5 autres préjugés sur la perte auditive

Les préjugés qui vous empêchent de comprendre la perte auditive

Voici la suite de mon premier article au sujet des préjugés sur la perte auditive. J’aborderai ici cinq autres idées préconçues que j’ai déjà entendues ou subies un jour ou l’autre…

J’aimerais bien être sourd aussi, des fois, pour ne pas entendre les cons.

Il y a quelques variantes du genre : « Ah ça doit être reposant de ne pas entendre Machine glousser constamment/Truc ronfler/Bidule qui n’arrête jamais de parler« .

Alors oui, c’est sûr, on peut voir les choses comme ça. Mais est-ce que vous diriez à quelqu’un d’aveugle : « Ah ça doit être bien de ne pas voir une horreur du monde au choix ! » Ou à une personne en fauteuil roulant : « Ah ça doit être reposant de ne pas avoir à marcher ! »

Non, vous ne diriez pas cela parce que cela serait incroyablement insensible et malvenu ! Eh bien, c’est un peu pareil pour nous. C’est sûr, il y a un tas de bruits désagréables que nous n’entendons pas. Et il arrive que nous utilisions nous-mêmes cet argument pour essayer de nous sentir mieux, quand la souffrance de ne pas entendre comme il faut est trop forte. Mais l’entendre de la part de quelqu’un d’autre, cela revient à entendre quelqu’un d’autre nier ce que nous vivons, et diminuer énormément l’impact que notre perte auditive a sur notre vie.

J’entends bien que cela part peut-être (et même sûrement) d’un bon sentiment de la part de la personne qui dit de telles choses. Sûrement un effort de dédramatiser, de positiver, tout ça. Mais ce n’est pas ce que nous avons envie d’entendre, vraiment ! Nous avons besoin d’être écoutés et respectés avant tout.

Tu entends ce que tu veux bien entendre !

Je me souviens bien de quand j’étais petite. Mon grand-père, qui avait perdu son acuité auditive avec l’âge, avait une fâcheuse manie de comprendre ce qu’on ne voulait pas forcément qu’il comprenne, et par contre de ne pas comprendre ce qu’on essayait de lui dire.

Et je me souviens avoir entendu des membres de ma famille dire qu’il entendait ce qu’il voulait bien entendre, et qu’il avait une surdité sélective. Et à l’époque, je le croyais aussi. Et puis, j’ai perdu de l’audition aussi. Et je me suis rendu compte que non, on n’entend vraiment pas ce qu’on veut bien entendre. Ce n’est pas comme ça que ça marche, mais alors pas du tout !

En fait, il y a des jours où j’entends mieux que d’autres, des jours où je comprends une phrase dite en passant alors que la personne me tournait le dos. Et puis il y a des jours où on a beau me répéter 15 fois une phrase en me parlant assez fort, en face et en articulant bien, je ne parviens pas à la comprendre. La faculté que j’ai de comprendre certaines phrases plutôt que d’autres, à certains moments plutôt qu’à d’autres, dépend d’un tas de facteurs, comme mon état de fatigue, si la pièce résonne ou non, s’il y a du bruit de fond, ma capacité de concentration, et bien d’autres encore. Mais cela ne dépend en aucun cas de ma volonté.

Alors non, je n’entends pas ce que je VEUX bien entendre. J’entends ce que je parviens à entendre, et cela peut fluctuer énormément d’un jour à l’autre et même d’un moment à l’autre.

Pourquoi ne pas te faire implanter ? / Il doit bien y avoir un moyen d’opérer ça pour te rendre l’audition !

Ce serait vraiment bien si c’était le cas. Mais l’implant ou les opérations, d’abord, ce n’est pas pour tout le monde.

Comprenez-moi bien. Vous aurez peut-être entendu parler d’une personne de votre entourage qui avait perdu l’audition, et à qui il avait fallu une simple opération pour la retrouver. Et c’est vrai que c’est possible, dans des cas de surdités de transmission, en cas de problème avec les osselets par exemple. Mais cela ne marche pas pour toute le monde, parce que la cause de la perte auditive n’est pas forcément là.

Quant à l’implant, il s’agit d’un dispositif qui plante des électrodes dans la cochlée, la détruisant du même coup. Cela signifie que toute l’audition devient dépendante d’un appareil (et donc on obtient une qualité sonore numérique qui n’a rien à voir avec l’audition naturelle), et quand on l’enlève (pour dormir, se doucher, aller à la piscine, etc.), on n’entend absolument rien. Et puis, même pour les sourds, c’est une opération lourde et les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes.

D’ailleurs, je viens de découvrir que ma surdité est due à une malformation génétique des cochlées, et il est probable que l’implant ne soit pas une option pour moi, même si je perdais complètement l’audition (c’est encore à vérifier, ceci dit).

Souvenez-vous donc que chaque surdité est différente, et que les « solutions » possibles diffèrent aussi d’une personne à l’autre. Et surtout, surtout, oubliez cette idée préconçue que la surdité est réparable dans tous les cas et qu’il est facile de « rendre l’audition » à quelqu’un ! Oui, on peut obtenir un meilleur confort d’écoute et une meilleure compréhension, grâce à la technologie ou à une opération, mais dans la plupart des cas, c’est vraiment le mieux qu’on puisse faire. Les situations où la surdité peut être « réparée » sont en fait plutôt rares.

Et c’est important que vous compreniez que même si nous avons un implant ou des appareils, nous restons des personnes sourdes ou malentendantes, et la technologie ne nous projette malheureusement pas dans la peau d’une personne entendante.

Tu dois pas être si sourde/malentendante que ça, tu as tout compris à la conversation !

Cette remarque, je l’ai déjà assez souvent entendue. Un jour où j’entends pas trop mal, parce que je suis en forme, parce que j’arrive à me concentrer, parce qu’il n’y a pas de bruit, parce que la personne avec qui je parle articule, est bien éclairée, etc. Dans ces cas-là, elle me fait plutôt plaisir, cette petite remarque. Parce que c’est un moment où je me sens plutôt bien, et je me dis qu’en fait c’est pas si grave, ma perte auditive.

Mais cela peut aussi se produire suite à une conversation que je n’ai pas tout à fait suivie, mais où je n’ai simplement pas fait répéter. Dans ces cas-là, je me rends compte que je suis devenue experte en bluff, et que ma capacité à faire semblant de suivre une conversation peut en tromper plus d’un.

Et dans ces cas-là, ce commentaire apparemment positif et anodin ne me fait pas plaisir. Il me met devant mes limites.

Parce que je n’aime pas bluffer. J’aimerais mieux ne pas avoir à le faire. J’aimerais vraiment mieux tout comprendre. Mais il arrive même que je ne me rende pas compte que je bluffe, parce qu’il s’agit d’un réflexe inconscient quand je n’ai pas compris quelque chose mais que je ne veux pas embêter mon interlocuteur en lui faisant répéter ce qu’il dit, ou parce que je me dis que ce n’est pas trop important donc pas trop grave (mais en fait je n’en sais rien !). Et il arrive aussi que je sois certaine d’avoir compris ce qui est dit, alors qu’en fait je suis complètement à côté. Ce genre de situation peut certes provoquer des quiproquos plutôt amusants (ou un peu humiliants, il faut bien le dire), mais encore faut-il que je m’en rende compte (en participant à la conversation de façon complètement erronée, par exemple). Si je ne réponds pas et que je me contente de sourire d’un air entendu ou de réagir avec une émotion appropriée, mon interlocuteur ne se rend absolument pas compte de mon manque de compréhension.

Bref. Cette observation est souvent un préjugé, parce que l’impression qu’elle exprime peut être totalement fausse.

Si tu es malentendante, ça doit pas te gêner, les bruits forts !

Là encore, c’est une idée préconçue qui s’avère souvent être inexacte. Pourquoi ? Eh bien, on peut être malentendant et hyperacousique en même temps !

C’est d’ailleurs mon cas. Qu’est-ce que ça veut dire ? Cela signifie qu’il me faut un certain volume (et une excellente clarté sonore) pour comprendre ce qui est dit, mais que trop de volume est très vite douloureux.

Les bruits forts ont toujours été difficiles à supporter pour moi, et j’ai d’ailleurs toujours eu des bouchons d’oreille avec moi pour protéger mon audition. Sans protection, je ne peux pas rester plus de quelques minutes dans un environnement très bruyant comme un bar avec de la musique à fort volume, une discothèque ou un concert.

Alors si vous pensez qu’en hurlant quelque chose, je comprendrai mieux, il y a de fortes chances que vous me fassiez juste peur.

Il y a sans aucun doute bien d’autres préjugés qui courent sur la surdité et la perte d’audition. Ceux que j’ai abordés sont les principaux que j’ai vus à l’oeuvre dans ma vie. Et vous, quels sont les préjugés que vous avez rencontrés ? Comment gérez-vous les situations où une personne vous assène une idée préconçue comme s’il s’agissait d’une évidence ?

Le bruit, cette toxine à apprivoiser

Le bruit, une véritable toxine

 

Aujourd’hui, c’est la Journée Nationale de l’Audition. Le thème abordé cet année, c’est les nuisances sonores et leurs impacts sur la santé. C’est un thème qui me tient à coeur, parce qu’il est la cause de bien des difficultés pour moi.

Le bruit, élément omniprésent de la vie moderne

Si, comme moi, vous habitez en ville (et encore, je suis dans une petite ville calme de province), vous êtes aussi certainement entouré d’un certain volume sonore, constamment. D’abord, le bruit de la circulation, jour et nuit. Et puis, les voisins qui parlent, crient, bricolent et vivent. Les travaux dans la rue et dans les bâtiments environnants, avec marteaux-piqueurs, perceuses et camions. Le chat qui miaule, le chien qui aboie (le vôtre, celui des voisins ou d’un passant). Les enfants qui jouent et crient à la récréation, dans l’école voisine. Les avions qui décollent et atterrissent, les trains qui passent, le métro, les bruits de moteurs, le hurlement d’une moto qui passe en accélérant et bien d’autres sources sonores qui peuplent notre quotidien auditif.

Et puis, il y a l’environnement de travail ! Imaginez le niveau constant de bruit dans un open space, où chaque employé passe la plus grande partie de son temps au téléphone. Ou dans une usine, avec les différentes machines.

Et même à la campagne il y a du bruit ! Les machines agricoles, les animaux, une vache malade dans la ferme voisine, des oiseaux, et ce même la nuit ! Je me souviens très nettement d’une nuit à la campagne où le cri strident d’une dame blanche m’avait empêché de dormir toute la nuit (sur le modèle : « je m’endors, elle crie, je m’endors, elle crie »).

Et pour s’isoler de ce bruit, que fait-on ? Eh bien, on met un casque sur les oreilles, avec de la musique assez forte pour couvrir le reste du bruit.

De nombreuses personnes ont de plus en plus de mal à supporter le silence, d’ailleurs. Il faut un bruit de fond, constamment. La radio, la télévision, de la musique, n’importe quoi pour couvrir ce silence qui devient inquiétant, parce qu’on n’y est plus habitué.

Les effets du bruit sur notre audition

Mais le bruit n’est pas quelque chose d’anodin. Tout ce volume sonore permanent n’est pas sans conséquences, et notre audition est la première à en faire les frais. La nocivité du bruit est liée à un certain nombre de paramètres, comme par exemple : la fréquence du son (les bruits aigus sont plus nocifs que les bruits graves), l’intensité (plus le son est fort, pire c’est), l’émergence et le rythme (un bruit soudain et imprévisible est plus nocif qu’un bruit continu de même volume), la durée d’exposition, et la vulnérabilité individuelle (nous ne sommes pas tous égaux face au bruit, alors à chacun de bien se connaître !), pour ne citer que les plus importants.

Il est communément admis que notre oreille est en danger à partir de 80 dB pendant 8 heures, soit une journée de travail. Et plus le volume augmente, plus la durée d’exposition doit être réduite. Et si le niveau sonore est vraiment très élevé, soit un volume supérieur à 135 dB (le décollage d’un avion, par exemple), toute exposition, même très courte, est dangereuse pour l’oreille.

La fatigue auditive

Le premier effet d’une exposition au bruit, c’est la fatigue auditive.

Comment la reconnaît-on ?

La fatigue auditive est une élévation temporaire des seuils d’audition, de l’ordre de 5 à 10 dB.

Cela signifie que, suite à une exposition au bruit, vous entendez moins bien. Si quelqu’un vous chuchote quelque chose à l’oreille, vous ne comprendrez pas ce qui vous est dit. Il est aussi possible que vos oreilles sifflent, que vous ayez du mal à vous concentrer et que vous soyez peut-être même un peu irritable.

Cette fatigue auditive est réversible, et il suffit d’un retour au silence pour que nos oreilles retrouvent leur acuité naturelle. Le temps de repos auditif nécessaire peut varier d’une personne à l’autre, et suivant le bruit auquel on a été exposé.

Malheureusement, on fait rarement attention au signal d’alarme que notre corps nous envoie, et si rien n’est fait, d’autres symptômes plus graves (et permanents) peuvent apparaître.

Les acouphènes

Les acouphènes peuvent être temporaires ou permanents.

De nombreuses causes, pathologies et situations peuvent être à l’origine des acouphènes. La fatigue auditive, et l’exposition au bruit, en est une.

Si vous avez des acouphènes, qu’ils soient temporaires ou permanents, qu’il s’agissent de sifflements ou de bourdonnements, il vaut mieux que vous alliez consulter. Les acouphènes sont souvent le signe d’un traumatisme sonore, et si vous pouvez éviter qu’ils ne deviennent permanents, je vous le souhaite de tout coeur !

La perte auditive

Au bout d’un certain temps, qui sera plus ou moins long suivant votre sensibilité au bruit, la durée d’exposition et l’intensité sonore à laquelle vous êtes exposé, les cellules ciliées de l’oreille interne seront touchées, et vous aurez là une perte d’audition irréversible.

Cette perte auditive est progressive, et continuera à s’accentuer tant que vous vous exposez au bruit.

L’hyperacousie

Il est aussi possible, suite à une exposition à une intensité sonore importante, de devenir hypersensible au bruit, même à des niveaux modérés. Des bruits courants deviennent alors insupportable. C’est ce qu’on appelle l’hyperacousie. Il est possible de souffrir d’une perte auditive ET d’hyperacousie, cela n’est pas forcément incompatible. C’est d’ailleurs mon cas.

S’il s’agit d’une réaction à un traumatisme sonore, cette hyperacousie peut disparaître, une fois l’oreille reposée.

Mais attention ! Il faut plus de 16 heures de repos à nos oreilles pour récupérer de 2 heures passées dans une discothèque à 105 dB !

Le bruit pour la personne malentendante

Le bruit, c’est la kryptonite du malentendant.

C’est vraiment l’élément perturbateur par excellence qui vient en rajouter une couche, en plus de notre difficulté de compréhension de base.

Pour moi, le bruit, c’est avant tout épuisant. Parce que pour parvenir à comprendre une conversation dans un environnement bruyant, il me faudra beaucoup plus de concentration que si j’étais dans un endroit calme. Et puis, mes appareils ont beau faire une différence entre le bruit de fond et la conversation qui se déroule, les bruits sont malgré tout amplifiés, et mon cerveau parvient à différencier tout cela pendant une durée plus ou moins longue (selon mon degré de fatigue, mon exposition précédente au bruit et le volume sonore environnant), mais au bout d’un moment il ne reste qu’un magma sonore, et mon seul désir est de m’en extraire à tout prix.

Les effets du bruit sur notre santé

Le bruit n’affecte pas seulement notre audition. C’est tout notre corps qui peut en souffrir.

Ce document explique que le bruit est capable d’influencer une partie des activités inconscientes de l’organisme (rythme cardiaque, respiration, digestion) de jour comme de nuit. D’où la possibilité de troubles cardiovasculaires et digestifs suite à une exposition de longue durée au bruit.

Troubles du sommeil

Evidemment, quand il y a du bruit, on dort moins bien, même si on ne s’en rend pas compte.

Mais cela va plus loin que ça ! Si on est exposé au bruit toute la journée, on dort moins bien la nuit ! (Voyez ce site qui explique que l’exposition au bruit pendant le travail a des conséquences négatives sur la qualité du sommeil.)

Alors là, c’est l’avantage d’être sourd ou malentendant : les bruits des voisins, de la rue ou autre, la nuit, nous dérangent moins que nos amis et conjoints entendants.

Stress

Le bruit constitue aussi un facteur de stress, que ce soit au travail ou ailleurs.

J’en suis particulièrement consciente depuis que j’ai perdu l’audition. Si le fait de passer plusieurs heures dans un environnement bruyant (café, restaurant, rue ou autre) m’épuise, cela me rend aussi irritable et stressée. J’ai beaucoup plus de mal à avoir des réactions calmes et sereines si je suis dans un environnement bruyant.

Si je suis dans une pièce qui résonne, entourée de beaucoup de personnes qui discutent (imaginez un hall devant une salle de concert ou de spectacle, avant de rentrer dans la salle), je ne tient pas très longtemps avant d’avoir le besoin incontrôlable de m’en échapper (que ce soit en entrant dans la salle ou en sortant complètement du bâtiment). Le bruit est tellement inconfortable que je sens mon rythme cardiaque et ma respiration s’accélérer, et mon degré d’anxiété augmenter. Et cette réaction est très difficile à contrôler.

Comment se protéger

Eviter les sources de bruit

Si vous êtes sensible au bruit, que vous avez déjà eu des symptômes de fatigue auditive ou des acouphènes, ou que vous avez une tendance à l’hyperacousie, alors ce n’est peut-être pas judicieux d’aller passer la nuit en boîte de nuit, ou d’aller à un festival de rock.

Certaines sources de bruit sont évitables, d’autres non. Si vous devez absolument aller dans un endroit où il y a de la musique forte ou d’autres sources de bruit, éloignez-vous des amplis ou autres générateurs de bruit ! Et protégez votre audition autant que possible.

Protéger son audition

Le meilleur moyen de protéger son audition, c’est de s’assurer d’avoir toujours des bouchons d’oreilles ou des protections auditives avec soi. Si vous êtes musicien, il est même possible d’obtenir des bouchons qui filtreront certaines fréquences nocives tout en laissant passer la musique. Certains audioprothésistes et magasins spécialisés en vendent.

Depuis mon adolescence, j’ai toujours eu des bouchons d’oreilles sur moi. C’est très utile pour les moments où on se retrouve dans un bar bruyant, ou pour les concerts ou autre. J’arrive à mettre les bouchons de telle sorte que j’entende quand même la musique, mais moins fort.

Baisser le volume

Quand c’est vous qui contrôlez le volume du son que vous écoutez, alors baissez le volume ! Qu’il s’agisse du son de votre lecteur MP3 dans vos écouteurs, ou de votre chaîne Hi-Fi lors de votre soirée avec des copains, ou même de la télévision, c’est une bonne habitude que de diminuer le volume autant que possible.

C’est peut-être cool d’écouter de la musique fort, mais avoir des bourdonnements d’oreille ou une perte auditive irréversible, ça l’est beaucoup moins !

Faire des pauses

Et enfin, le plus important peut-être, c’est de se ménager des pauses de son.

Vous ne pourrez peut-être pas contrôler tout votre environnement sonore. Mais restez à l’écoute de votre corps, et au moindre signe de fatigue auditive, accordez-vous une pause dans le silence (ou dans un volume sonore moins élevé).

Vos oreilles, et tout votre corps, vous remercieront de faire attention.

 

Journée Nationale de l’Audition : le 10 mars 2016

Journée Nationale de l'Audition 2016

 

Ce jeudi 10 mars 2016, soit deux jours après la journée des droits de la femme, c’est la Journée Nationale de l’Audition. A cette occasion, de nombreux partenaires de cette campagne proposeront des animations, sensibilisations, dépistages et autres sur le thème de l’audition et plus particulièrement du bruit.

Mais qu’est-ce que la Journée Nationale de l’Audition au juste ?

C’est l’association JNA qui a créé cette journée, il y a déjà 19 ans, pour promouvoir la « santé auditive ». Il s’agit là d’un concept de santé publique initié par cette association afin de sensibiliser les Français à la nécessité de mieux prendre en compte l’audition dans le cadre de leur santé. Aujourd’hui, les différentes associations de prévention relaient ce concept, tandis que de plus en plus de personnes se rendent compte de l’importance de préserver leur capital auditif autant que possible.

Chaque année, un thème différent est abordé, et cette année, c’est le bruit. Le but est donc d’alerter les gens sur les effets des expositions sonores et de leur accumulation sur la santé auditive. Car de nos jours, le bruit est partout, et ce volume sonore omniprésent est à l’origine de bien des déficiences et pathologies auditives, comme des pertes auditives, acouphènes et autres. Et cela concerne toutes les tranches d’âges !

 

L’occasion d’en apprendre plus sur l’audition

Lors de la journée de l’audition, jeudi 10 mars 2016, vous aurez de nombreuses opportunités de rencontrer de nombreux professionnels de l’audition, comme des audioprothésistes, orthophonistes, des associations, des services de médecine préventive, des institutions de retraite et de prévoyance, mutuelles de santé, et autres, qui seront là pour vous informer, vous sensibiliser et prévenir les risques auditifs.

Vous aurez ainsi la possibilité d’effectuer un bilan auditif ou de mesurer le niveau sonore dans votre environnement, par exemple. Vous pourrez aussi assister à des conférences ou ateliers, qui vous permettront d’en savoir davantage sur votre santé auditive.

Si vous souhaitez savoir quelles animations, initiatives ou actions de sensibilisation se déroulent près de chez vous, il vous suffira d’effectuer une recherche directement sur le site de la Journée Nationale de l’Audition, ici.

J’écrirai un article sur le bruit et ses effets à cette occasion.

Bonne Journée Nationale de l’Audition à tous !

 

5 préjugés sur la perte auditive

Les préjugés sur la perte auditive

Ce n’est pas évident de comprendre ce qui ne nous est pas familier. Et, comme pour tout, un bon nombre de préjugés courent au sujet de la perte d’audition, et tant que vous y croyez, vous ne parviendrez pas à comprendre vos collègues ou proches malentendants. Voici de quoi tordre le cou à quelques unes de ces idées préconçues.

« Tu es appareillée, donc tu entends bien ! »

Si seulement ! Nombreux sont ceux qui sont persuadés que les appareils auditifs, c’est comme les lunettes : on les met et hop, on entend ! Malheureusement ce n’est pas le cas… (Je me rends bien compte que ce n’est pas toujours le cas pour les lunettes non plus, d’ailleurs, mais ces préjugés sont bien là).

Imaginons que, sur une phrase de 10 mots, j’en entende naturellement environ 4 sans appareils. C’est un exemple, bien sûr, parce qu’il arrive que j’en entende plus, tout comme il arrive que j’en entende moins. Pour suivre cet exemple, avec les appareils j’en entendrai peut-être 7. Il m’en restera donc toujours 3 à deviner. Ce qui peut donc prêter à de nombreux quiproquos et problèmes de compréhension.

Donc ne vous leurrez pas, si quelqu’un est malentendant et appareillé, ne vous attendez pas à ce qu’il comprenne tout ce qui est dit dans toutes les situations. Car il y a beaucoup de situations où, avec ou sans appareils, nous sommes en difficulté, comme les situations de groupe, les réunions professionnelles, et les situations bruyantes par exemple. Ou même si vous êtes en contrejour, si vous parlez très doucement sans nous regarder ou si vous vous cachez la bouche.

« Ah tu es malentendante ! J’aimerais bien apprendre la langue des signes aussi… »

Il y a plusieurs variantes pour ce point-là :

« Je connais aussi quelqu’un qui parle la LSF » ou « J’ai fait Signe avec bébé avec mon enfant » ou « Je connais un sourd qui parle en LSF, je pourrais vous mettre en contact ? »

C’est une idée préconçue qui associe nécessairement perte d’audition, ou surdité, à la langue des signes. Comme si ce n’était pas possible d’être sourd ou malentendant sans parler la langue des signes.

Il y a autant de surdités que de personnes sourdes ou malentendantes. Chacun a sa propre situation. Certains communiquent grâce à la langue des signes, d’autres parlent français. Pour ma part, je suis née entendante, j’ai perdu l’audition petit à petit mais ma culture est toujours une culture orale, et je ne parle pas la langue des signes (pour l’instant en tout cas). Et je ne suis pas la seule à être dans ce cas. Pour d’autres personnes, c’est la langue des signes qui est à l’origine de leur épanouissement.

Si vous ne savez pas si une personne sourde ou malentendante communique le mieux à l’oral, en LSF ou par écrit, demandez-lui ou trouvez un moyen de le savoir, en parlant avec ses proches par exemple, plutôt que de présumer qu’elle parle forcément la langue des signes, puisqu’elle n’entend pas ou pas bien.

« Vraiment, tu es malentendante ? Mais pourtant cela ne s’entend pas ! »

Pourquoi est-ce que cela devrait s’entendre ?

Là encore, la diversité des surdités est flagrante. Certaines personnes naissent sourdes ou malentendantes, et ont besoin de l’aide d’un orthophoniste pour apprendre à parler. Vu que l’apprentissage de la langue se fait moins par l’audition que par le toucher, le son de la voix peut être différente. Mais cela n’est pas toujours flagrant, malgré tout.

Et pour les milliers de personnes qui, comme moi, ont perdu l’audition plus tard dans leur vie, cela ne s’applique pas. Alors non, cela ne s’entend pas et c’est aussi pour cela que les gens oublient si facilement que j’entends mal, et ne font plus attention à me parler en face, assez fort et distinctement. Mon handicap ne s’entend pas et ne se voit pas. Alors il faut que j’en parle si je veux avoir une chance de suivre les conversations.

« Tu es malentendante et tu écoutes/joues de la musique ? »

Eh bien oui, et pourquoi pas ?

Personnellement, j’ai commencé la musique bien avant de perdre l’audition. J’ai donc eu le temps de devenir une musicienne accomplie, jusqu’à ce que ma perte auditive me fasse perdre beaucoup de mes repères au niveau musical. Petit à petit, c’est devenu impossible de reconnaître une chanson ou un morceau de musique, d’en distinguer la mélodie ou encore les paroles. Je n’arrivais même plus à savoir si la chanson était en français ou en anglais !

Mais ça, c’est mon histoire. Et j’apprécie malgré tout beaucoup la musique, que j’écoute de préférence au casque pour en saisir le maximum de subtilités, et à petite dose pour ne pas fatiguer mes oreilles. J’ai même commencé à faire de la basse quand je me suis rendu compte que j’en entendais et que j’en aimais beaucoup la sonorité. Ce n’est pas toujours évident de retrouver des repères dans les lignes mélodiques et harmoniques qui ont été modifiées par ma perte auditive (heureusement, le rythme est un repère qui reste). Mais petit à petit, j’apprends à réentendre la musique, et à trouver de nouveaux repères qui me permettent d’avoir du plaisir à écouter et à jouer de la musique.

Et au-delà de mon histoire, il y a beaucoup de personnes malentendantes ou sourdes qui sont musiciennes, et très bonnes musiciennes avec ça. Voyez Evelyn Glennie par exemple !

« Tu as perdu de l’audition ? Mais tu es jeune ! »

C’est aussi un de ces  préjugés qui pousse les gens à penser que l’on ne perd l’audition qu’à partir d’un certain âge. La conséquence directe de cette fausse idée est la suivante : autant on pensera à une perte auditive quand on rencontrera une personne âgée qui semble avoir des problèmes de compréhension, autant on y pensera pas si la personne est plus jeune.

Imaginez la situation. Vous parlez à une personne d’une trentaine d’années, et elle vous fait répéter plusieurs fois ce que vous dites, pour finir par répondre à côté. Sa voix est « normale », dans le sens où elle n’a pas d’accent, et pas de problèmes d’élocution. Aucun handicap n’est visible, et ce n’est sûrement pas ce à quoi vous pensez en premier. Alors, à quoi pensez-vous ? Soit la personne est étrangère (mais elle n’a pas d’accent donc cela ne sera peut-être pas non plus votre premier réflexe), soit elle est stupide, soit elle essaie de vous faire enrager ? Peu de personnes penseraient, dans ce cas-là, que cet individu a peut-être tout simplement des difficultés d’audition.

C’est une situation qui m’est déjà arrivée, et si je ne pense pas à prévenir les gens que je suis malentendante, je vois bien le regard interloqué de la personne qui ne comprend pas ma réponse et ne parvient pas à comprendre pourquoi je réponds à côté. Et cette situation est sans aucun doute due au fait que je sois (relativement encore) jeune, et que mon handicap ne se voie pas et ne s’entende pas. Si je repère ce regard, j’explique vite que je suis malentendante, et je sens le soulagement ressenti par l’interlocuteur. Ah d’accord ! Tout s’explique !

La perte auditive et la surdité touche des enfants, des adolescents, des adultes et des personnes âgées. Il est vrai que la presbyacousie, avec sa perte caractéristique des fréquences aiguës, touche plus souvent les personnes vieillissantes, mais il peut y avoir tout un tas d’autres raisons pour une perte auditive : congénitale, génétique, suite à un accident, un virus mal soigné, une prise de médicament, ou suite à des nuisances sonores au travail par exemple.

 

Et il s’agit là seulement des cinq premiers préjugés que j’ai trouvés. Je partagerai prochainement cinq autres idées préconçues qui ont un impact négatif sur votre compréhension de la perte auditive.

 

 

Les aides auditives – miracle ou enfer ?

ensemble d'aides auditives

J’ai eu rendez-vous avec un nouvel ORL fin janvier. Cela faisait un peu plus d’un an que je n’avais pas fait d’audiogramme, et les résultats étaient très surprenants pour moi. En effet, je n’avais pas perdu d’audition, c’est à dire que j’entendais toujours les bips de différentes fréquences à peu près pareil. Par contre, j’avais perdu de la compréhension, et j’étais capable de répéter moins de mots qu’avant à un volume équivalent.

L’ORL m’a expliqué qu’il y a une raison très simple à cette perte de compréhension : mon cerveau n’est pas assez stimulé. Et la cause, c’est mes appareils auditifs. Il y a trois raisons potentielles à cela, m’a-t-il dit. Soit je ne les mets pas assez (ce qui ne devrait pas être le cas), soit ils sont mal réglés, soit ils sont trop vieux. Etant donné qu’ils n’ont que trois ans, j’ai espéré que la deuxième raison pourrait être la bonne.

Et en effet ! Après avoir vu mon audioprothésiste, je me suis rendu compte que mes appareils n’avaient jamais été réglés au bon volume. Et en effet, au moment où j’ai obtenu ces appareils, il y a trois ans, mon cerveau n’était pas capable de supporter le volume qui aurait correspondu à ma perte auditive réelle. Mais j’aurais dû retourner voir mon audioprothésiste, pour augmenter petit à petit les réglages, ce que je n’ai pas fait. Bien sûr, maintenant que je le sais, je peux faire augmenter les réglages, et je devrais récupérer ma compréhension, grâce à la plasticité cérébrale (merveilleux attribut du cerveau humain !!).

Je me suis alors rendu compte à quel point ces appareils sont importants. Et aussi pourquoi il est important de se faire appareiller aussi tôt que possible, et de faire régler les appareils régulièrement pour garder autant de compréhension que possible.

Mais les aides auditives ne sont pas toujours une évidence, et pour de nombreux malentendants, la visite chez l’audioprothésiste est une corvée à retarder ou même à éviter.

L’enfer des aides auditives

Déjà, les appareils auditifs sont souvent hors de prix. Il faut compter au moins 1000 € par appareil, et un appareillage complet (des deux oreilles) peut facilement coûter 3000 ou 4000 €. En France, la sécurité sociale rembourse les appareils auditifs à hauteur de 60 %, sur la base d’un tarif fixé à 199,71 euros, quelle que soit la classe de l’appareil prescrit. Ca, c’est si on a plus de 20 ans. Pour les moins de 20 ans, ou si l’on souffre de cécité aussi, le remboursement est meilleur, mais souvent bien inférieur à ce que l’on paie malgré tout. Et les mutuelles fournissent rarement le complément, à moins de payer une fortune mensuellement (autant mettre de l’argent de côté pour les appareils, quoi).

Bien sûr, on peu avoir des aides financières de la MDPH, par exemple, mais il faut souvent compter entre 9 mois et un an pour que la MDPH accorde un financement. Lors d’un remplacement d’appareils, par exemple, si les anciens appareils sont tombés en panne, qui peut attendre un an (ou même 9 mois) avant d’en avoir de nouveaux ? Et risquer de rester isolé pendant tout ce temps, sans aide à la communication ?

Et puis, une fois qu’on a finalement réussi à obtenir un appareillage, eh bien c’est rarement parfait. Cela prend du temps et de nombreuses visites chez l’audioprothésiste pour arriver à un réglage satisfaisant, et il y aura toujours des situations difficiles. J’ai appris, au fil des années, que l’appareillage ne permet pas de faire comme si on entendait bien. La technologie ne remplace pas une audition naturelle (pour l’instant en tout cas), et il y aura toujours des moments où nous serons perdus, où nous interviendrons à tort dans une conversation, où nous devrons faire répéter plus que quelqu’un d’autre. L’appareillage ne permet donc pas de camoufler parfaitement le handicap.

De nombreuses personnes refusent d’être appareillées parce qu’il s’agit d’une stigmatisation, parce que cela les identifie comme étant malentendants. De même pour toutes les autres aides à l’audition, les micros déportés, les casques amplificateurs : nombreux sont les salariés qui refusent de les utiliser, au travail, par peur d’être différents.

Et puis, tous ces appareils, il faut apprendre à les utiliser. Et la courbe d’apprentissage n’est pas toujours évidente ! En conséquence, nombreux sont les appareils qui ne sont pas utilisés au maximum de leurs capacités, ou qui sont mal utilisés. Cela n’est pas évident de se retrouver devant un ou plusieurs objets technologiques, et de se rappeler de comment utiliser chacun de ces objets au mieux. Moi, j’ai pendant longtemps oublié d’utiliser la télécommande qui me permet de régler le volume et les aigus de mes appareils. Pourtant, elle est très utile !

La télécommande de mes appareils auditifs

Le miracle des aides auditives

D’un autre côté, la technologie progresse de plus en plus. Les appareils auditifs proposent maintenant des programmes automatiques qui ajustent les micros suivant la situation détectée. Les micros deviennent unidirectionnels dans le bruit, quand la conversation se passe devant moi, et les micros arrières sont coupés pour me permettre de me concentrer sur ce qui est dit. Quand l’environnement est calme, les micros sont plus larges, et me permettent d’entendre les petits bruits partout. S’il y a trop de bruit, le son est géré de telle sorte que je ne sois pas gênée par un volume trop élevé. Mes appareils sont déjà très performants à ce niveau, et ils ont trois ans ! Je n’imagine même pas à quel point les nouveaux doivent avoir progressé.

Pour l’instant, le seul problème que j’ai, c’est avec le téléphone. Je n’ai pas encore trouvé de système qui me permette d’avoir une conversation téléphonique confortable. La plupart du temps, j’évite le téléphone ou je passe pas Skype. Mais je sais que de nombreux malentendants sont ravis de leurs systèmes téléphoniques par bluetooth ou par boucle magnétique, qui envoie le son du téléphone directement dans leurs appareils. Pour moi, je n’ai pas encore trouvé la technologie qui me convient, mais je ne perds pas espoir !

La technologie rend beaucoup de choses accessibles : la télévision, la musique, le cinéma, certaines conversations, etc. Sans aides auditives, je serais complètement isolées, et je ne ferais que lire ou regarder la télévision avec des sous-titres !

Et puis, les appareils permettent à mon cerveau de rester stimulé, comme je viens de l’apprendre. Cela m’assure une meilleure compréhension avec ET sans appareils, et cela permet d’éviter que mes acouphènes ne prennent le dessus (et rien que pour ça, c’est un bonheur !).

Comment choisir les aides auditives dont on a besoin

Il existe de nombreuses possibilités, depuis les prothèses auditives et les implants jusqu’aux casques TV et aux micros déportés, en passant par les outils domotiques qui permettent de transformer la sonnette, la sonnerie du téléphone ou le réveil en signaux vibrants ou visuels.

Du coup, il n’est pas toujours évident de savoir quoi choisir. Avec mes premiers appareils auditifs, j’avais acheté un système bluetooth qui connectait mes appareils à la télévision. Je ne m’en suis jamais servi, parce que le son n’était pas assez bon. On aurait pu croire que j’avais appris ma leçon, mais non ! J’ai fait la même erreur avec mon deuxième appareillage. Encore des accessoires dont je ne me suis jamais servie, pour la même raison ! J’avais bon espoir que la technologie ait fait assez de progrès pour m’apporter un meilleur confort auditif, mais le son par bluetooth n’est toujours pas assez bon pour moi, et je préfère utiliser directement un casque TV (en ôtant mes appareils), ou simplement mes appareils et des sous-titres.

Avec l’expérience, mon conseil est le suivant : choisissez des appareils auditifs qui sont compatibles avec des accessoires (micros déportés, colliers bluetooth, système téléphonique…), mais n’achetez pas tout dès le départ. Habituez-vous bien aux appareils (n’oubliez pas de les faire régler), puis observez les situations où vous avez encore des difficultés, et testez des accessoires pour voir s’ils peuvent résoudre des problèmes.

Je pense que c’est ce que je ferai lors de mon prochain appareillage. Parce que la base, cela reste les appareils auditifs.

Et puis, selon vos activités et votre mode de vie, vous aurez peut-être besoin de certains accessoires plus que d’autres. Regardez si vous pouvez trouver des accessoires versatiles, qui peuvent servir dans plusieurs situations, comme ceux de Tinteo, par exemple.

Et il y a aussi de nombreux malentendants qui s’en sortent sans aucune aide technologique, mais que voulez-vous, ça doit être mon côté geek… Je crois que je continuerai à suivre l’évolution de la technologie des aides auditives, pour voir jusqu’où mon confort auditif peut être amélioré. Et je vous tiendrai au courant de ce que je découvre !

Un livre d’illustration pour la Saint Valentin

Des mains pour dire je t'aime

J’ai reçu il y a quelque temps un mail d’une illustratrice, Pénélope, qui souhaitait m’inviter au vernissage de l’exposition qui a été organisée à l’occasion de la sortie de son livre, fin janvier. Malheureusement, le délai était un peu court pour me permettre d’aller à Paris, mais son projet a retenu mon attention. Elle m’a gentiment proposé de m’envoyer son livre, et me voici avec ce petit livre pas comme les autres entre les mains.

Des mains pour dire je t’aime

Le projet était de réaliser, avec une équipe de l’institut de jeunes sourds de Paris, un livre illustré sur le thème des mots doux. Comme Pénélope l’explique, ces mots doux n’existent pas en langue des signes alors ils les ont créés, et depuis ils ont été intégrés au vocabulaire de la langue des signes française. L’illustratrice souhaitait créer un livre qui soit destiné aux entendants et aux non-entendants, sans cloisonner les univers mais en les réunissant et en créant un échange. Génial ! Quelle belle idée !

Des mains pour dire je t'aime - petite fleur

L’illustration de « Petite fleur » avec le rabat ouvert

 

Des mains pour dire je t'aime - petite fleur rabat fermé

Illustration de « Petite fleur » avec le rabat fermé

Alors pour la Saint Valentin, il me paraît très juste de partager avec vous ce livre de mots d’amour. J’aime cette idée de créer un lien entre deux communautés qui sont souvent isolées l’une de l’autre. C’est aussi ce que j’essaie de faire : créer des liens entre malentendants et entendants pour que les malentendants puisse sortir de leur isolement.

Bien sûr, la langue des signes ne m’est pas familière, et je ne m’aventure donc pas sur ce terrain-là, sauf pour partager des projets comme celui-ci ! J’aime particulièrement l’idée de partager avec les entendants (et malentendants qui ne signent pas) la richesse et la poésie de la langue des signes.

Je ne peux que recommander à ceux d’entre vous qui sont sur Paris d’aller faire un tour à cette exposition, qui est à l’Institut National de Jeunes Sourds (Paris 5) depuis le 2 février et jusqu’au 18 mars.

Le dimanche 14 février de 11h à 13h, rencontre auteur au Divan jeunesse (Paris 15) – Bon, trop tard pour celle-ci !

A partir du 4 octobre exposition à la Bibliothèque Chaptal (Paris 9), rencontre auteur le jeudi 6 octobre de 19h à 21h.

Le livre sera disponible en librairie le 18 février.

Des nouveautés à partager

Ces derniers temps, j’ai découvert plusieurs nouveautés en lien avec la surdité.

J’aimerais vous en faire part ici.

Je suis pareil que toi

Je suis pareil que toi

Matthieu Boivineau, un jeune réalisateur, m’a contacté directement pour me faire découvrir son court-métrage intitulé Je suis pareil que toi.

Je partage avec vous son email, afin que vous compreniez sa démarche :

Je vous écris aujourd’hui pour vous faire part de la sortie du film  » Je suis pareil que toi « , mon dernier court-métrage autour de la langue des signes. Ayant réalisé plusieurs documentaires sur le monde de la surdité, j’ai très naturellement eu envie de défendre la cause des jeunes personnes atteintes de surdité par ce petit film de 2 minutes, réalisé avec la participation de jeunes sourds du centre Charlotte Blouin à Angers, avec en « guest » Vincent Novelli, champion du monde de tennis sourd.

Ce petit film très poétique et assez sensible raconte à travers les témoignages de jeunes sourds une multitude de gestes de la vie quotidienne et ambitionne de donner un autre regard sur la surdité. C’est sur le site du Festival Nikon que vous pourrez découvrir ce court-métrage ; http://www.festivalnikon.fr/video/2015/1567

Et le premier article sur le film sur le site handicap.fr : https://informations.handicap.fr/art-film-geste-reves-989-8513.php

Je vous laisse le découvrir et si vous voulez en parler autour de vous, sur les réseaux sociaux j’en serais ravi pour la cause que j’essaye de défendre par ce film !

J’ai visionné ce petit film avec bonheur, et je le partage pour que vous puissiez le découvrir (et voter pour lui, si le coeur vous en dit !).

Super Sourde

Super Sourde

Super Sourde est une bande dessinée de Cece Bell, auteure américaine de bandes dessinées et de livres pour enfants.

J’ai entendu parler de cette BD par hasard, en fait, et j’ai fini par l’acheter.

Aucun regret !

Cece y raconte comment, atteinte d’une méningite à l’âge de 4 ans, elle est rentrée de l’hôpital en ayant perdu l’audition. A partir de là, tout est plus compliqué : l’école, la maîtresse, les amis, et plus tard les amoureux.

J’ai trouvé ce livre drôle et émouvant à la fois. Et je me suis retrouvée dans de nombreuses difficultés rencontrées par Cece, y compris la difficulté à assumer la différence, la difficulté à expliquer aux gens comment nous parler pour que nous puissions comprendre, et le fait que même si on met la radio ou la télévision plus fort, cela ne garantit pas notre compréhension ! C’est juste du charabia, mais plus fort…

Si vous avez l’occasion de lire cette bande dessinée, de l’acheter ou de l’offrir, faites-le !

J’avancerai vers toi avec les yeux d’un Sourd

Sur le thème de la surdité et de la LSF de nouveau, ce film vient de sortir au cinéma mercredi dernier.

J’avancerai vers toi avec les yeux d’un Sourd est un film de Laetitia Carton, dont vous pouvez voir la bande annonce en cliquant ici.

Laetitia Carton décrit le film de la façon suivante :

Ce film est adressé à mon ami Vincent, mort il y a dix ans. Vincent était Sourd. Il m’avait initiée à la langue des signes. Je lui donne aujourd’hui des nouvelles de son pays, ce monde inconnu et fascinant, celui d’un peuple qui lutte pour défendre sa culture et son identité.

C’est un film que j’aimerais beaucoup voir, mais malheureusement il n’est pas programmé dans ma ville pour l’instant.

Vous trouverez en cliquant sur ce lien la liste des cinémas et des horaires des séances où le film est diffusé. N’hésitez pas !

Voilà pour les nouvelles pour l’instant !

Si vous avez d’autres informations sur des parutions, films, livres, événements en rapport avec la perte d’audition et la surdité, n’hésitez pas à commenter !

Test : Le Conviveo de Tinteo

A la suite du dernier test que j’ai fait, celui du Teo Duo de Tinteo, j’ai reçu leur système de micro déporté, le Conviveo.

Je l’ai gardé plusieurs semaines, grâce à un concours de circonstances qui m’a du coup permis de le tester en long, en large et en travers dans de nombreuses situations de ma vie quotidienne.

Attention : J’ai testé la première version du Conviveo. Une nouvelle version améliorée est en train d’être élaborée, qui devrait sortir en janvier, et cela devrait résoudre les problèmes de micros que j’ai rencontrés.

La prise en main du Conviveo

Tout d’abord, à la réception de l’appareil, un très joli boîtier noir à fermeture éclair, avec tous les accessoires bien rangés à l’intérieur, une petite pochette noire à cordons où l’on peut rassembler tous les câbles et petits accessoires sans risque de les perdre.

On reçoit donc, dans le boîtier à glissière : un émetteur rechargeable, un récepteur rechargeable, des écouteurs (les mêmes que ceux que Teo Duo, il semble) avec plusieurs mousses de rechange, deux chargeurs avec câbles USB (il n’y en a qu’un sur les photos mais le deuxième est identique), un câble jack, un câble RCA et une pochette de rangement à cordon. Le tout est très léger, et se transporte très facilement dans un sac.

Le Conviveo dans son boîtier

Le Conviveo dans son boîtier avec l’émetteur, le récepteur, les écouteurs, les mousses, les deux chargeurs avec câbles USB, le câble RCA et le câble jack.

Le Conviveo sans le boîtier

Le Conviveo avec ses accessoires, sans le boîtier. On voit bien les câbles, les mousses pour les écouteurs et la pochette pour ranger les accessoires.

 

C’est utile d’avoir la notice pour bien comprendre comment fonctionnent l’émetteur et le récepteur. Je ne l’ai pas reçue avec le colis, mais sur demande j’ai très vite reçu un PDF bien conçu qui exposait les principales fonctionnalités du Conviveo, et comment l’utiliser. Une fois qu’on a le manuel d’utilisation, la prise en main est très simple.

L’émetteur

Conviveo émetteur

L’émetteur du Conviveo de face

Conviveo émetteur

L’émetteur du Conviveo à l’arrière, avec la pince pour l’attacher à un vêtement, par exemple

A l’avant de l’émetteur, que l’on reconnaît au symbole circulaire au centre, on voit, comme sur le Teo Duo, deux micros, à droite et à gauche de la face avant. Il y a aussi deux boutons, un pour le mode micro, un pour le mode entrée audio. Le symbole à côté de chaque bouton s’allume quand le mode correspondant est choisi.

A l’arrière, on voit le symbole en bas à droite, qui correspond à l’entrée audio. Le symbole du haut correspond à l’entrée casque, mais cela ne fonctionne pas sur l’émetteur.

Conviveo dessus

Le dessus du Conviveo, avec la molette marche/arrêt sur le côté et une prise casque sur le dessus.

Conviveo dessous

Le dessous du Conviveo avec la prise entrée audio, et la prise USB pour le recharger.

 

Pour allumer ou éteindre l’émetteur (cela vaut pour le récepteur aussi), il suffit d’appuyer un peu longuement sur la molette grise sur le côté.

Le récepteur

Conviveo récepteur

Le récepteur du Conviveo de face

A l’avant du récepteur, on voit là aussi deux micros, à droite et à gauche. On voit aussi le symbole de marche/arrêt, entouré des signes + et -. La raison, c’est que sur le récepteur, la molette qui sert à allumer et à éteindre l’appareil peut aussi être utilisée pour augmenter ou diminuer le volume. La molette sert aussi à régler la balance entre l’oreille droite et l’oreille gauche. En appuyant sur un des boutons de la face avant et sur la molette en même temps, on entre dans le mode réglage de la balance. Il suffit ensuite de pousser la molette vers le haut pour entendre plus fort dans l’oreille droite, et vers le bas pour entendre plus fort dans l’oreille gauche. N’ayant pas besoin de cette fonctionnalité, je ne m’en suis pas servie.

Il y a aussi un bouton correspondant aux micros, dont le symbole s’allume quand il est en fonction, et un bouton correspondant à l’émetteur, dont le symbole s’allume lui aussi quand il est lié à l’émetteur. Il est possible d’avoir les deux modes en fonction en même temps, et d’écouter à la fois le son qui provient de l’émetteur, et celui qui provient des micros, ce qui peut être très pratique suivant les situations.

Malheureusement, contrairement au Teo Duo, il n’y a qu’un mode d’écoute, qui correspond sûrement au mode Calme du Teo Duo. En conséquence, les micros ont tendance à claquer et les bruits annexes deviennent vite très gênant.

L’arrière, le dessus et le dessous du récepteur sont absolument semblables à l’émetteur, sauf que bien sûr, la sortie casque fonctionne parfaitement sur le récepteur, puisque c’est sa fonction.

L’émetteur et le récepteur se rechargent en 1h30 environ. Le récepteur a une autonomie de 4h, tandis que le récepteur tient jusqu’à 7h sur batterie.

Les tests en situations

J’ai donc pu tester le Conviveo dans plusieurs situations différentes, et la plupart du temps, l’appareil m’a beaucoup aidée.

Dans un café avec deux amis

Un de mes premiers tests après réception de l’appareil, c’était dans un salon de thé. J’étais assise à une table ronde, entourée de deux amis. Nous étions assez proches les uns des autres, et j’ai pu facilement donner l’émetteur à l’un des amis, et le récepteur à l’autre. L’expérience a été concluante : dans un environnement calme, j’ai réussi à suivre les conversations bien plus facilement que si j’avais eu seulement mes appareils. Dans cette situation, j’avais branché les écouteurs sur le récepteur, et enlevé mes appareils. Par contre, le son a tendance à être fort, et j’avais dû régler le volume sur le minimum, et éloigner les micros des bouches de mes amis.

Après, dès que la serveuse est venue enlever des tasses sales, préparer des plateaux, entrechoquant vaisselle et couverts à qui mieux mieux, l’expérience est tout de suite devenue moins agréable. Tous ces bruits annexes claquaient beaucoup dans les micros, et rendaient les conversations très difficiles à suivre.

Je n’ai pas eu le réflexe d’enlever les écouteurs, de remettre mes appareils et de mettre le collier à induction magnétique que j’avais toujours depuis le test du Teo Duo. Si je l’avais fait, j’aurais peut-être eu une meilleure qualité d’écoute.

Collier boucle magnétique

Collier à induction magnétique Bellman & Symfon

Je recommande donc l’utilisation du Conviveo avec les deux micros en fonction dans un environnement calme uniquement. Sinon, le brouhaha devient vite assourdissant.

Utilisation en casque TV

Le Conviveo peut, lui aussi, être utilisé comme un casque TV. Il suffit de brancher l’émetteur à une sortie son de la télévision, grâce au câble jack ou RCA, et de mettre le récepteur en mode écoute de l’émetteur. Le son est excellent avec les écouteurs. Par contre, le volume est très élevé dès le départ, ce qui force à diminuer le son de la télévision de telle sorte que les autres spectateurs auront peut-être du mal à suivre.

Le Conviveo est moins adapté que le Teo Duo pour une utilisation en casque TV, parce que l’émetteur doit être rechargé toutes les 4h. Pour cette raison, et parce que l’émetteur et le récepteur ne peuvent pas être en fonctionnement pendant le temps de chargement, il est impossible de regarder deux films un peu longs d’affilée, par exemple. C’est dommage, mais ce n’est pas la fonction première de l’appareil, et on ne peut donc pas être déçu qu’il soit moins performant que le Teo Duo à ce niveau-là. Le son est en tout cas très agréable (je recommande une utilisation des écouteurs sans les mousses, le son est bien meilleur), et comme casque TV d’appoint, c’est vraiment bien.

On peut aussi garder le micro du récepteur en marche, ce qui permet d’entendre si la personne avec qui on regarde la télévision parle. Encore une fois, très pratique tant que l’environnement est calme.

Lors d’une réunion dans une salle équipée de micros

C’était le grand test pour moi. Régulièrement, une fois par trimestre, je participe à des réunions à la mairie de ma ville, où nous abordons de nombreuses questions liées au handicap et à l’accessibilité dans ma commune. Ces réunions ont toujours été très difficiles à suivre pour moi, et il m’est souvent arrivé d’en sortir en ayant compris peut-être 10% de ce qui s’était dit (et encore), et d’avoir envie d’abandonner.

Nous avons fini par trouver une salle équipée de micros et d’une sono de bonne qualité au sein de la mairie, et déjà j’arrivais mieux à suivre dans ces conditions. C’était mieux, donc, mais pas encore parfait.

Arrive le Conviveo, et je rencontre un technicien de la mairie pour comprendre comment nous pourrions le brancher sur la sono, pour que je reçoive le son des micros directement dans les oreilles. Je fais quelques essais, ça a l’air de bien marcher, et me voilà prête pour la première réunion. Je pose l’émetteur sur le dessus de la sono et, armée du récepteur et des écouteurs, j’attends le début de la réunion.

Mais là, pas de son !! Je ne recevais aucun son provenant de l’émetteur. Très déçue, j’enlève mes écouteurs et je remets mes appareils. Mais, en réfléchissant, je ne comprends pas pourquoi cela fonctionnait si bien lorsque j’avais testé les branchements.

Avant la deuxième réunion, je profite de la pause pour vérifier tous les branchements. Je reteste, et je me rends compte que la connexion entre l’émetteur et le récepteur fonctionne, mais seulement si j’éloigne l’émetteur de la sono. J’ai appris ensuite qu’il faut faire attention à ce que l’émetteur ne soit pas à côté d’une masse métallique car cela fait cage de Faraday et les ondes ne passent pas. La sono étant entourée d’un boitier métallique (c’est souvent le cas pour les équipements audio haut de gamme), c’est exactement ce qui se passait !

Et miracle ! Pour la deuxième réunion, tout a bien marché et le son a été d’une qualité exceptionnelle, directement dans mes oreilles.

Petit bonus : pendant la pause, le micro du récepteur m’a permis de comprendre certaines des petites conversations qui se déroulent tandis que les micros de la salle sont éteint. L’environnement étant calme, il y avait peu de bruits annexes, et ma compréhension était vraiment meilleure qu’avec mes appareils seulement.

Deuxième bonus : le fait d’avoir des écouteurs me rendait plus visible, et du coup tout le monde a fait bien attention de parler dans le micro et de bien articuler.

Jusqu’ici, cela a été la meilleure situation pour utiliser le Conviveo.

Lors d’une réunion dans une salle non-équipée

J’ai eu trois fois l’occasion de tester cette situation. La première fois était lors d’une réunion à la mairie, alors que nous étions un petit groupe de neuf personnes, dans une petite salle. Nous étions plutôt proches les uns des autres, regroupés autour d’une table.

J’ai utilisé l’émetteur en mode micro, et le récepteur en mode mixte (réception de l’émetteur et micros). J’ai bien mieux suivi que si j’avais eu seulement mes appareils, mais le volume un peu trop élevé des micros, même au minimum, et le fait que tous les sons de stylos et autres claquent (les appareils étaient posés sur la table) rendaient l’expérience très fatigante, tant que j’utilisais les écouteurs. J’ai donc remis mes appareils, et pour la première fois j’ai essayé le collier magnétique branché sur le récepteur, avec mes appareils en position T. Le volume était alors beaucoup moins élevé, et le son était concentré dans mes oreilles. Je perdais bien sûr en qualité, comme toujours avec la boucle magnétique, mais le fait d’avoir un volume plus agréable compensait, et j’ai pu terminer la réunion de cette façon sans être trop fatiguée, avec une bonne compréhension.

J’ai ensuite utilisé cette même configuration dans des réunions privées, où nous nous retrouvons chez une personne. Là encore, nous sommes une dizaine, et la plupart des gens parlent très doucement lorsqu’ils interviennent, et nous sommes assez loin les uns des autres, un peu comme dans un salon. Grâce au Conviveo, j’ai pu passer d’environ 30% de compréhension de ce qui se passait à 70-80%. C’est énorme ! Par contre, il faut que je sois en bonne forme. Si je suis fatiguée, le son qui a tendance à être trop fort et trop claquant me demande trop de concentration pour une bonne compréhension.

Au cours de Qi Cong

Mon prof de Qi Cong parle très doucement. Par conséquent, jusqu’ici je n’ai pu suivre les cours que grâce à ma capacité d’observation, et au visuel. La plupart du temps, pour les mouvements ou les postures, cela suffit, mais lorsqu’il décrit des respirations ou des visualisations à faire, je suis perdue.

J’ai donc testé le Conviveo dans cet environnement-là.

Pour ne pas être gênée dans mes mouvements, j’ai mis le récepteur dans ma poche, connecté au collier à induction magnétique, et j’ai donné l’émetteur au prof qui l’a attaché à son col à l’aide de la pince. Le résultat n’est pas parfait, mais il y a tout de même une grande différence, et j’ai pu suivre certaines postures sans le regarder, alors que cela m’était impossible avec juste mes appareils.

C’est vraiment un bon outil pour ce genre de situations où il n’y a pas de bruit, et où un prof parle. Je le recommanderais pour les cours de Yoga, ou même pour les cours en amphi ou en classe. (Par contre attention, l’autonomie de l’émetteur est de 4h, pas plus.)

Avec un micro cravate

Après le test avec le Teo Duo, où j’avais trouvé qu’un micro cravate fonctionnait sur la prise entrée audio, j’ai voulu tenter la même chose avec le Conviveo. Malheureusement, le micro cravate que j’ai (Rode SmartLavPlus) semble ne pas avoir un volume assez élevé pour que cela fonctionne vraiment. Il vaut mieux se servir directement des micros de l’émetteur ou du récepteur (ou les deux) suivant la situation et l’environnement dans lequel on se trouve.

Pour conclure

J’ai beaucoup aimé utiliser le Conviveo, et je m’y suis très bien habituée. C’est un outil qui va me manquer, maintenant que ce test est terminé.

Les points positifs

  • Petit, léger, facile à transporter. On peut même avoir juste l’émetteur, le récepteur et les écouteurs dans un petit sac ou une poche, toujours prêts à être utilisés très facilement.
  • Le Conviveo est un appareil qui est vendu à un prix plus que raisonnable (599 €) par rapport aux systèmes de micros déportés que j’ai pu voir, dont la plupart dépassaient largement les 1000 €.
  • C’est un appareil très versatile. On peut l’utiliser dans une grande variété de situations, et je continue à découvrir des situations dans lesquelles il pourrait me venir en aide.
  • La prise en main, une fois qu’on a le manuel d’utilisateur (qui est très facile à lire, avec des photos), est simple.
  • C’est une VRAIE AIDE. Cela améliore vraiment ma capacité à accéder aux conversations, à comprendre ce qui est dit et à suivre ce qui se passe.

Les points à améliorer

  • Les micros claquent vraiment trop. Cela vaudrait le coup que le mode par défaut soit équivalent au mode bruit du Teo Duo, et non au mode calme.
  • L’autonomie de l’émetteur peut être un peu juste, suivant ce que l’on souhaite faire. C’est dommage de ne pas pouvoir continuer à l’utiliser pendant qu’il charge.
  • Le volume est difficile à ajuster. Trop fort par défaut (à mon goût, et ce même au minimum), il peut être augmenté ou diminué par incréments, et non avec une molette continue. En conséquence, il peut se produire qu’un réglage soit trop fort, tandis que celui d’en-dessous est un peu trop faible.
  • La pince à l’arrière de l’émetteur et du récepteur est peu pratique. Elle est difficile à coincer sur un vêtement.

Gardez en tête que le modèle que j’ai testé est une ancienne version qui est en train d’être améliorée. La nouvelle version devrait avoir réglé les problèmes de micros. Les points à améliorer n’enlèvent rien à l’utilité du Conviveo. Bien sûr, il pourrait être encore mieux ! Mais c’est déjà un outil très utile, dans lequel je compte bien investir dès que la nouvelle version sera sortie.

Bonne année à tous !

bonne année 2016

En cette période des voeux, j’aimerais souhaiter à tous mes lecteurs une excellente nouvelle année !

J’en profite pour ressortir cette photo que j’avais prise lors de mon séjour au Canada en 2014, pendant le festival Montréal en Lumière. Cette installation lumineuse était située dans le vieux Montréal, à côté des tailleurs de glace, si je me souviens bien. Je l’avais découverte lors de la Nuit Blanche que j’avais passée à gambader avec quelques amis dans tout Montréal (des kilomètres à pied dans la neige et le froid) pour voir le maximum d’installations et de spectacles. Excellents souvenirs !

A très bientôt pour un nouvel article, et bon début d’année !

Comment aider un malentendant à apprécier les fêtes

Les fêtes

Pas évident, cette période des fêtes !! Tout ce bruit, toute cette agitation, et le stress…

L’an dernier, j’avais exploré ce que peut être l’expérience d’une personne malentendante à cette époque de l’année, ainsi que quelques astuces pour mieux vivre ces réunions de familles.

Cette année, j’aimerais insister sur ce que vous pouvez faire pour améliorer le vécu de ceux de vos proches qui ont une perte auditive. Il s’agit de quelques astuces qui ne vous demanderont pas grand chose, et qui augmenteront énormément la qualité de l’expérience de tous ceux de votre entourage qui ont perdu de l’audition.

Baissez la musique

La plupart du temps, qui dit fêtes, repas de famille ou réveillon, dit musique. Et souvent, musique forte. Et c’est vrai, c’est sympa d’écouter les vieux classiques de Noël en famille, ou de monter le volume lors du réveillon du nouvel an. Mais ce qui, pour vous, est un environnement musical agréable, qui vous donne envie de danser ou de chanter en chœur sera la kryptonite de votre proche malentendant. Car tout ce fond sonore n’apporte qu’un peu plus de chaos et de cacophonie aux oreilles déjà éprouvées de la personne malentendante.

Ainsi, la musique de fond demande une plus grande concentration pour parvenir à suivre les conversations. Tous les sons se mélangent, et cela demande un effort important de distinguer quel son signifie quoi. Plus le volume augmente, plus la personne malentendante sera en difficulté, et devra s’isoler, voire quitter complètement la pièce quand le son sera trop fort pour ses oreilles fragiles.

Gardez un œil sur votre ou vos proches malentendant(s) et si vous les voyez en difficulté (seuls dans un coin, l’air morose, par exemple), pensez à baisser la musique.

Augmentez l’éclairage

C’est sympa, l’ambiance lumière tamisée, avec quelques bougies et petites lumières indirectes. L’effet est chaleureux, et fait bien ressortir les lumières du sapin (et du feu de cheminée). Mais si vous avez un proche qui n’entend pas bien, vous remarquerez peut-être qu’il devient très silencieux à partir du moment où les bougies sont allumées et les lumières éteintes. Parce que nous avons besoin de lumière pour lire sur les lèvres, comprendre les situations et interpréter les expressions faciales. Nos yeux sont notre compensation, qui nous aident à comprendre.

Alors bien sûr, mettez des bougies, pour l’ambiance ! Mais laissez aussi les lumières allumées.

Proposez plusieurs espaces

Dans ma famille, pendant les fêtes, il y a souvent plusieurs pièces où l’on se retrouve. Et chaque pièce a une ambiance différente.

Au salon, c’est plus festif : on joue de la musique, les enfants jouent, tout le monde parle et plaisante, il y a beaucoup de bruit et de rires.

A côté, à la cuisine, c’est plus calme. On se retrouve pour aider à faire la vaisselle, ou on s’assied un moment pour lire ou parler à deux au calme, loin du bruit.

Le fait d’avoir plusieurs espaces permet à ceux d’entre nous qui ont une perte auditive (et aux autres aussi, d’ailleurs) de faire une pause et de s’éloigner du bruit un moment. C’est primordial ! Si nous n’avions pas cette possibilité de reposer nos oreilles régulièrement, nos retrouvailles deviendraient vite un calvaire plutôt qu’un plaisir.

Privilégiez les discussions à deux

Si vous avez un proche qui a des difficultés d’audition, qu’il en soit conscient ou non, vous le verrez sûrement s’isoler de plus en plus, au fur et à mesure que la réunion de famille devient bruyante. Et c’est vite fait de passer plusieurs jours ensemble pour se rendre compte, au moment du départ, qu’on a en fait pas pu échanger ni partager quoi que ce soit avec cette personne.

Alors si vous souhaitez garder le contact avec cette personne, et lui donner envie de sortir de son isolement, proposez-lui des moments calmes, à deux, pour discuter simplement.

Vous pouvez proposer une promenade pour prendre un peu d’air frais, ou vous pouvez l’aider à cuisiner ou à ranger, ou profiter d’une autre activité nécessaire pour faire quelque chose à deux, dans le calme. Ou même simplement vous asseoir avec la personne dans un endroit tranquille, et parler. De cette façon, vous pourrez engager une conversation qui aura toutes les chances d’être bien comprise par la personne malentendante.

Permettez à l’autre de se reposer

Ce besoin de reposer notre audition n’est pas un luxe, ni un caprice. C’est une nécessité absolue, parce que sans cela, notre capacité de concentration s’amenuise très rapidement, nous perdons patience ou nous perdons le fil des conversations, et nous risquons de partir épuisés, et de fort mauvaise humeur.

Alors si votre ami ou membre de la famille s’éloigne à un moment, laissez-lui ce temps de repos. Ne pensez pas que cette personne est forcément grognon, misanthrope ou asociale. Après un moment au calme, elle pourra revenir reposée, avec plus de ressources pour échanger avec vous.

Je vous souhaite à tous d’excellentes fêtes, en espérant que vous pourrez partager des moments remplis de bonheur et de sens avec tous vos proches, mêmes ceux qui n’entendent pas bien !