A la suite du dernier test que j’ai fait, celui du Teo Duo de Tinteo, j’ai reçu leur système de micro déporté, le Conviveo.
Je l’ai gardé plusieurs semaines, grâce à un concours de circonstances qui m’a du coup permis de le tester en long, en large et en travers dans de nombreuses situations de ma vie quotidienne.
Attention : J’ai testé la première version du Conviveo. Une nouvelle version améliorée est en train d’être élaborée, qui devrait sortir en janvier, et cela devrait résoudre les problèmes de micros que j’ai rencontrés.
La prise en main du Conviveo
Tout d’abord, à la réception de l’appareil, un très joli boîtier noir à fermeture éclair, avec tous les accessoires bien rangés à l’intérieur, une petite pochette noire à cordons où l’on peut rassembler tous les câbles et petits accessoires sans risque de les perdre.
On reçoit donc, dans le boîtier à glissière : un émetteur rechargeable, un récepteur rechargeable, des écouteurs (les mêmes que ceux que Teo Duo, il semble) avec plusieurs mousses de rechange, deux chargeurs avec câbles USB (il n’y en a qu’un sur les photos mais le deuxième est identique), un câble jack, un câble RCA et une pochette de rangement à cordon. Le tout est très léger, et se transporte très facilement dans un sac.
C’est utile d’avoir la notice pour bien comprendre comment fonctionnent l’émetteur et le récepteur. Je ne l’ai pas reçue avec le colis, mais sur demande j’ai très vite reçu un PDF bien conçu qui exposait les principales fonctionnalités du Conviveo, et comment l’utiliser. Une fois qu’on a le manuel d’utilisation, la prise en main est très simple.
L’émetteur
A l’avant de l’émetteur, que l’on reconnaît au symbole circulaire au centre, on voit, comme sur le Teo Duo, deux micros, à droite et à gauche de la face avant. Il y a aussi deux boutons, un pour le mode micro, un pour le mode entrée audio. Le symbole à côté de chaque bouton s’allume quand le mode correspondant est choisi.
A l’arrière, on voit le symbole en bas à droite, qui correspond à l’entrée audio. Le symbole du haut correspond à l’entrée casque, mais cela ne fonctionne pas sur l’émetteur.
Pour allumer ou éteindre l’émetteur (cela vaut pour le récepteur aussi), il suffit d’appuyer un peu longuement sur la molette grise sur le côté.
Le récepteur
A l’avant du récepteur, on voit là aussi deux micros, à droite et à gauche. On voit aussi le symbole de marche/arrêt, entouré des signes + et -. La raison, c’est que sur le récepteur, la molette qui sert à allumer et à éteindre l’appareil peut aussi être utilisée pour augmenter ou diminuer le volume. La molette sert aussi à régler la balance entre l’oreille droite et l’oreille gauche. En appuyant sur un des boutons de la face avant et sur la molette en même temps, on entre dans le mode réglage de la balance. Il suffit ensuite de pousser la molette vers le haut pour entendre plus fort dans l’oreille droite, et vers le bas pour entendre plus fort dans l’oreille gauche. N’ayant pas besoin de cette fonctionnalité, je ne m’en suis pas servie.
Il y a aussi un bouton correspondant aux micros, dont le symbole s’allume quand il est en fonction, et un bouton correspondant à l’émetteur, dont le symbole s’allume lui aussi quand il est lié à l’émetteur. Il est possible d’avoir les deux modes en fonction en même temps, et d’écouter à la fois le son qui provient de l’émetteur, et celui qui provient des micros, ce qui peut être très pratique suivant les situations.
Malheureusement, contrairement au Teo Duo, il n’y a qu’un mode d’écoute, qui correspond sûrement au mode Calme du Teo Duo. En conséquence, les micros ont tendance à claquer et les bruits annexes deviennent vite très gênant.
L’arrière, le dessus et le dessous du récepteur sont absolument semblables à l’émetteur, sauf que bien sûr, la sortie casque fonctionne parfaitement sur le récepteur, puisque c’est sa fonction.
L’émetteur et le récepteur se rechargent en 1h30 environ. Le récepteur a une autonomie de 4h, tandis que le récepteur tient jusqu’à 7h sur batterie.
Les tests en situations
J’ai donc pu tester le Conviveo dans plusieurs situations différentes, et la plupart du temps, l’appareil m’a beaucoup aidée.
Dans un café avec deux amis
Un de mes premiers tests après réception de l’appareil, c’était dans un salon de thé. J’étais assise à une table ronde, entourée de deux amis. Nous étions assez proches les uns des autres, et j’ai pu facilement donner l’émetteur à l’un des amis, et le récepteur à l’autre. L’expérience a été concluante : dans un environnement calme, j’ai réussi à suivre les conversations bien plus facilement que si j’avais eu seulement mes appareils. Dans cette situation, j’avais branché les écouteurs sur le récepteur, et enlevé mes appareils. Par contre, le son a tendance à être fort, et j’avais dû régler le volume sur le minimum, et éloigner les micros des bouches de mes amis.
Après, dès que la serveuse est venue enlever des tasses sales, préparer des plateaux, entrechoquant vaisselle et couverts à qui mieux mieux, l’expérience est tout de suite devenue moins agréable. Tous ces bruits annexes claquaient beaucoup dans les micros, et rendaient les conversations très difficiles à suivre.
Je n’ai pas eu le réflexe d’enlever les écouteurs, de remettre mes appareils et de mettre le collier à induction magnétique que j’avais toujours depuis le test du Teo Duo. Si je l’avais fait, j’aurais peut-être eu une meilleure qualité d’écoute.
Je recommande donc l’utilisation du Conviveo avec les deux micros en fonction dans un environnement calme uniquement. Sinon, le brouhaha devient vite assourdissant.
Utilisation en casque TV
Le Conviveo peut, lui aussi, être utilisé comme un casque TV. Il suffit de brancher l’émetteur à une sortie son de la télévision, grâce au câble jack ou RCA, et de mettre le récepteur en mode écoute de l’émetteur. Le son est excellent avec les écouteurs. Par contre, le volume est très élevé dès le départ, ce qui force à diminuer le son de la télévision de telle sorte que les autres spectateurs auront peut-être du mal à suivre.
Le Conviveo est moins adapté que le Teo Duo pour une utilisation en casque TV, parce que l’émetteur doit être rechargé toutes les 4h. Pour cette raison, et parce que l’émetteur et le récepteur ne peuvent pas être en fonctionnement pendant le temps de chargement, il est impossible de regarder deux films un peu longs d’affilée, par exemple. C’est dommage, mais ce n’est pas la fonction première de l’appareil, et on ne peut donc pas être déçu qu’il soit moins performant que le Teo Duo à ce niveau-là. Le son est en tout cas très agréable (je recommande une utilisation des écouteurs sans les mousses, le son est bien meilleur), et comme casque TV d’appoint, c’est vraiment bien.
On peut aussi garder le micro du récepteur en marche, ce qui permet d’entendre si la personne avec qui on regarde la télévision parle. Encore une fois, très pratique tant que l’environnement est calme.
Lors d’une réunion dans une salle équipée de micros
C’était le grand test pour moi. Régulièrement, une fois par trimestre, je participe à des réunions à la mairie de ma ville, où nous abordons de nombreuses questions liées au handicap et à l’accessibilité dans ma commune. Ces réunions ont toujours été très difficiles à suivre pour moi, et il m’est souvent arrivé d’en sortir en ayant compris peut-être 10% de ce qui s’était dit (et encore), et d’avoir envie d’abandonner.
Nous avons fini par trouver une salle équipée de micros et d’une sono de bonne qualité au sein de la mairie, et déjà j’arrivais mieux à suivre dans ces conditions. C’était mieux, donc, mais pas encore parfait.
Arrive le Conviveo, et je rencontre un technicien de la mairie pour comprendre comment nous pourrions le brancher sur la sono, pour que je reçoive le son des micros directement dans les oreilles. Je fais quelques essais, ça a l’air de bien marcher, et me voilà prête pour la première réunion. Je pose l’émetteur sur le dessus de la sono et, armée du récepteur et des écouteurs, j’attends le début de la réunion.
Mais là, pas de son !! Je ne recevais aucun son provenant de l’émetteur. Très déçue, j’enlève mes écouteurs et je remets mes appareils. Mais, en réfléchissant, je ne comprends pas pourquoi cela fonctionnait si bien lorsque j’avais testé les branchements.
Avant la deuxième réunion, je profite de la pause pour vérifier tous les branchements. Je reteste, et je me rends compte que la connexion entre l’émetteur et le récepteur fonctionne, mais seulement si j’éloigne l’émetteur de la sono. J’ai appris ensuite qu’il faut faire attention à ce que l’émetteur ne soit pas à côté d’une masse métallique car cela fait cage de Faraday et les ondes ne passent pas. La sono étant entourée d’un boitier métallique (c’est souvent le cas pour les équipements audio haut de gamme), c’est exactement ce qui se passait !
Et miracle ! Pour la deuxième réunion, tout a bien marché et le son a été d’une qualité exceptionnelle, directement dans mes oreilles.
Petit bonus : pendant la pause, le micro du récepteur m’a permis de comprendre certaines des petites conversations qui se déroulent tandis que les micros de la salle sont éteint. L’environnement étant calme, il y avait peu de bruits annexes, et ma compréhension était vraiment meilleure qu’avec mes appareils seulement.
Deuxième bonus : le fait d’avoir des écouteurs me rendait plus visible, et du coup tout le monde a fait bien attention de parler dans le micro et de bien articuler.
Jusqu’ici, cela a été la meilleure situation pour utiliser le Conviveo.
Lors d’une réunion dans une salle non-équipée
J’ai eu trois fois l’occasion de tester cette situation. La première fois était lors d’une réunion à la mairie, alors que nous étions un petit groupe de neuf personnes, dans une petite salle. Nous étions plutôt proches les uns des autres, regroupés autour d’une table.
J’ai utilisé l’émetteur en mode micro, et le récepteur en mode mixte (réception de l’émetteur et micros). J’ai bien mieux suivi que si j’avais eu seulement mes appareils, mais le volume un peu trop élevé des micros, même au minimum, et le fait que tous les sons de stylos et autres claquent (les appareils étaient posés sur la table) rendaient l’expérience très fatigante, tant que j’utilisais les écouteurs. J’ai donc remis mes appareils, et pour la première fois j’ai essayé le collier magnétique branché sur le récepteur, avec mes appareils en position T. Le volume était alors beaucoup moins élevé, et le son était concentré dans mes oreilles. Je perdais bien sûr en qualité, comme toujours avec la boucle magnétique, mais le fait d’avoir un volume plus agréable compensait, et j’ai pu terminer la réunion de cette façon sans être trop fatiguée, avec une bonne compréhension.
J’ai ensuite utilisé cette même configuration dans des réunions privées, où nous nous retrouvons chez une personne. Là encore, nous sommes une dizaine, et la plupart des gens parlent très doucement lorsqu’ils interviennent, et nous sommes assez loin les uns des autres, un peu comme dans un salon. Grâce au Conviveo, j’ai pu passer d’environ 30% de compréhension de ce qui se passait à 70-80%. C’est énorme ! Par contre, il faut que je sois en bonne forme. Si je suis fatiguée, le son qui a tendance à être trop fort et trop claquant me demande trop de concentration pour une bonne compréhension.
Au cours de Qi Cong
Mon prof de Qi Cong parle très doucement. Par conséquent, jusqu’ici je n’ai pu suivre les cours que grâce à ma capacité d’observation, et au visuel. La plupart du temps, pour les mouvements ou les postures, cela suffit, mais lorsqu’il décrit des respirations ou des visualisations à faire, je suis perdue.
J’ai donc testé le Conviveo dans cet environnement-là.
Pour ne pas être gênée dans mes mouvements, j’ai mis le récepteur dans ma poche, connecté au collier à induction magnétique, et j’ai donné l’émetteur au prof qui l’a attaché à son col à l’aide de la pince. Le résultat n’est pas parfait, mais il y a tout de même une grande différence, et j’ai pu suivre certaines postures sans le regarder, alors que cela m’était impossible avec juste mes appareils.
C’est vraiment un bon outil pour ce genre de situations où il n’y a pas de bruit, et où un prof parle. Je le recommanderais pour les cours de Yoga, ou même pour les cours en amphi ou en classe. (Par contre attention, l’autonomie de l’émetteur est de 4h, pas plus.)
Avec un micro cravate
Après le test avec le Teo Duo, où j’avais trouvé qu’un micro cravate fonctionnait sur la prise entrée audio, j’ai voulu tenter la même chose avec le Conviveo. Malheureusement, le micro cravate que j’ai (Rode SmartLavPlus) semble ne pas avoir un volume assez élevé pour que cela fonctionne vraiment. Il vaut mieux se servir directement des micros de l’émetteur ou du récepteur (ou les deux) suivant la situation et l’environnement dans lequel on se trouve.
Pour conclure
J’ai beaucoup aimé utiliser le Conviveo, et je m’y suis très bien habituée. C’est un outil qui va me manquer, maintenant que ce test est terminé.
Les points positifs
- Petit, léger, facile à transporter. On peut même avoir juste l’émetteur, le récepteur et les écouteurs dans un petit sac ou une poche, toujours prêts à être utilisés très facilement.
- Le Conviveo est un appareil qui est vendu à un prix plus que raisonnable (599 €) par rapport aux systèmes de micros déportés que j’ai pu voir, dont la plupart dépassaient largement les 1000 €.
- C’est un appareil très versatile. On peut l’utiliser dans une grande variété de situations, et je continue à découvrir des situations dans lesquelles il pourrait me venir en aide.
- La prise en main, une fois qu’on a le manuel d’utilisateur (qui est très facile à lire, avec des photos), est simple.
- C’est une VRAIE AIDE. Cela améliore vraiment ma capacité à accéder aux conversations, à comprendre ce qui est dit et à suivre ce qui se passe.
Les points à améliorer
- Les micros claquent vraiment trop. Cela vaudrait le coup que le mode par défaut soit équivalent au mode bruit du Teo Duo, et non au mode calme.
- L’autonomie de l’émetteur peut être un peu juste, suivant ce que l’on souhaite faire. C’est dommage de ne pas pouvoir continuer à l’utiliser pendant qu’il charge.
- Le volume est difficile à ajuster. Trop fort par défaut (à mon goût, et ce même au minimum), il peut être augmenté ou diminué par incréments, et non avec une molette continue. En conséquence, il peut se produire qu’un réglage soit trop fort, tandis que celui d’en-dessous est un peu trop faible.
- La pince à l’arrière de l’émetteur et du récepteur est peu pratique. Elle est difficile à coincer sur un vêtement.
Gardez en tête que le modèle que j’ai testé est une ancienne version qui est en train d’être améliorée. La nouvelle version devrait avoir réglé les problèmes de micros. Les points à améliorer n’enlèvent rien à l’utilité du Conviveo. Bien sûr, il pourrait être encore mieux ! Mais c’est déjà un outil très utile, dans lequel je compte bien investir dès que la nouvelle version sera sortie.