ReSound LiNX Quattro : test des appareils de GN Hearing

Il y a plusieurs mois maintenant (je viens de me rendre compte que c’était en octobre… Ah là là mais que le temps passe vite !), j’ai été contactée par GN Hearing pour participer à une rencontre virtuelle intitulée « Sound Stories ». L’objectif de la rencontre était de présenter à un certain nombre de personnes sourdes ou malentendantes du monde entier la dernière innovation de GN Hearing. La rencontre était en anglais, et me permettrait aussi de rencontrer virtuellement certaines des personnes qui avaient développé les appareils ReSound LiNX Quattro, et de discuter de la façon dont GN Hearing pourrait collaborer avec la communauté sourde et malentendante. C’était la première fois qu’une marque de cette envergure me contactait directement dans un effort de collaboration. Autant dire que j’ai sauté sur l’occasion !

Appareils ReSound LiNX Quattro et application sur téléphone
Les appareils ReSound LiNX Quattro et l’application d’accompagnement

Rencontre virtuelle « Sound Stories »

La rencontre a été très enrichissante. Parmi les intervenants, il y avait un musicien compositeur qui avait quasiment arrêté la musique suite à une perte auditive. Les nouveaux appareils ReSound LiNX Quattro lui ont permis de reprendre la musique et de composer. En tant que musicienne, ça m’a beaucoup parlé ! Et bien sûr, ça m’a donné envie de voir si ces appareils pourraient aussi améliorer ma perception de la musique.

Au bout d’une heure de discussions virtuelles, nous étions tous un peu tristes d’arriver à la fin de la rencontre. Il y avait une telle énergie et un tel enthousiasme de la part des participants qu’on aurait aimé que ça dure plus longtemps. On a bien fait traîner une demi-heure de plus avec nos questions et discussions, mais on a tous fini par raccrocher.

Suite à cette rencontre, plusieurs choses se sont produites. D’abord, j’ai participé à une étude sur la perte auditive et la musique. Cela m’a permis de réfléchir à la façon dont je perçois la musique maintenant, et de vraiment mettre des mots sur cette perception. Cette étude a été commanditée par GN Hearing et sera utilisée pour la conception des prochaines générations d’appareils auditifs. Je suis ravie d’avoir pu participer à cela !

Et puis, j’ai demandé à bénéficier d’un essai de ces nouveaux appareils. L’essai a été organisé avec un audioprothésiste près de chez moi, et s’est finalement déroulé en janvier.

L’essai des ReSound LiNX Quattro

D’abord, c’est important de le préciser : l’audioprothésiste qui organisait l’essai avec GN Hearing n’était pas mon audioprothésiste actuel. Pour une raison inconnue, la marque a contacté un audioprothésiste concurrent, ce qui a mis tout le monde dans une drôle de situation. Mon audioprothésiste, qui travaille aussi avec GN Hearing sous un autre nom, était étonné de ne pas avoir été contacté pour cet essai. L’autre audioprothésiste ne comprenait pas pourquoi c’était lui qui organisait l’essai alors que j’étais suivie par quelqu’un d’autre. Et moi, j’étais entre les deux, un peu gênée pour les deux. D’autant plus que mes appareils actuels n’ont que deux ans, et que je ne comptais pas en changer suite à l’essai.

Heureusement, les deux audioprothésistes ont été gracieux et bienveillants, et la situation a très bien tourné.

ReSound LiNX Quattro : présentation

J’ai découvert grâce à cet essai qu’en fait, les appareils que j’ai actuellement sont une version précédente des LiNX Quattro. Chez Amplifon, la marque ReSound est appelée Beltone, mais ce sont les même appareils. Par contre, la technologie de mes appareils actuels étant plus ancienne, cela m’a permis de vraiment comparer l’ancienne et la nouvelle technologie.

A la base, les ReSound LiNX Quattro sont des appareils à écouteur déporté. Cela signifie que les micros sont dans l’appareil qui se glisse derrière l’oreille, et le haut-parleur est dans le canal auditif. Ce sont des appareils haut-de-gamme qui proposent de nombreuses fonctionnalités numériques de traitement du son, comme un réducteur de bruit, un réducteur de bruit du vent, un faisceau directionnel qui permet contrôler la direction du son, etc.

Ces appareils peuvent être directement connectés à un téléphone iPhone ou Android, ce qui permet d’utiliser l’application d’accompagnement comme une télécommande pour régler les appareils. Il y a aussi la possibilité de recevoir directement les appels téléphoniques dans les appareils, mais je n’ai pas testé cette possibilité et je ne sais pas s’il faut un accessoire en plus.

La puce à l’intérieur des ReSound LiNX Quattro est plus performante, plus rapide et plus puissance, tout en ayant une consommation de batterie réduite.

Sur le papier (et sur le site internet de ReSound), ces appareils promettent une expérience éclatante avec plus de subtilités de sons, une qualité sonore éclatante, un spectre complet de streaming, une assistance et optimisation où que vous soyez. Elle prétend aussi être la solution rechargeable la plus avancée du monde. Les appareils ReSound LiNX Quattro existent en effet en deux versions : une version à piles, et une version rechargeable. Alors qu’en est-il vraiment de cette technologie révolutionnaire ?

Le test… et ce que j’en ai pensé

J’ai testé la version rechargeable des appareils, et à ce niveau-là, je n’ai vraiment pas été déçue. Les appareils eux-mêmes ont déjà une autonomie de 24 à 30 heures sans avoir besoin de les recharger. Je n’ai pas tenté de les décharger totalement, mais par contre j’ai bien testé le chargeur :

Le chargeur

Le chargeur, c’est vraiment un des points forts de ces appareils. Le chargeur possède lui-même une batterie, ce qui permet de l’emporter et de charger les appareils sans brancher le chargeur pendant quelques nuits.

Je l’ai testé au maximum, et j’ai tenu une semaine complète sans avoir à brancher le chargeur. Je portais les appareils entre 10 et 14 heures par jour, puis je les déposais tout simplement dans le chargeur, je fermais le couvercle, et le lendemain matin ils étaient prêts à tenir la journée (largement). Cela prend seulement 3h pour recharger complètement les appareils, et si par hasard on a oublié de les charger, on peut obtenir 8h d’autonomie avec 30 minutes de charge seulement.

Autant dire qu’avec ces appareils rechargeables, entre l’autonomie des appareils eux-mêmes et l’autonomie du chargeur, finis les moments embarrassants où un appareil n’a plus de pile, et s’arrête au milieu d’une conversation, d’un entretien, d’une conférence, ou autre situation où les appareils sont absolument nécessaires. Fini le besoin de vite plonger dans le sac (quelquefois pour se rendre compte qu’on a oublié nos piles !) ou la poche, et de vite changer la pile. Le confort auditif à ce niveau-là est incomparable.

Les appareils en question

Lorsque je suis sortie de chez l’audioprothésiste, je suis tout de suite allée prendre un café en terrasse. Or, ce jour-là, il y avait un festival en préparation et différentes machines vrombissaient à côté de la terrasse, un générateur tournait sans discontinuer, et les voitures n’arrêtaient pas de circuler. Je me suis assise avec une amie qui ne parle pas très fort. Je lui ai dit : « Attends une minute ». J’ai ouvert l’application, appuyé sur « filtrer le bruit », et déjà, c’était magique ! La plupart des bruits de fond se sont comme éloignés. Ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de bruit de fond, mais c’était beaucoup moins dérangeant. D’autant plus que le réglage des appareils était beaucoup plus fort que celui de mes appareils actuels à ce moment-là.

Puis, j’ai essayé un autre réglage : « Clarifier les voix ». Les bruits de fond ont de nouveau augmenté un peu, mais miracle ! J’arrivais à comprendre mon amie sans vraiment faire d’effort ! Et ce malgré le bruit environnant qui continuait à prendre de la place dans mon espace sonore ! Là j’ai vraiment vu à quel point le traitement de la voix dans le bruit avait fait des progrès depuis mes appareils actuels !

Les ReSound LiNX Quattro proposent différents programmes, dont un programme qui s’ajuste automatiquement selon l’environnement sonore. Mes appareils actuels ont déjà cette fonctionnalité, j’étais donc en terrain connu. Pas de gros changement à ce niveau-là.

Par contre, je souhaitais avoir un programme musique pour pouvoir tester les appareils dans les meilleures conditions lorsque je fais ou j’écoute de la musique.

La musique…

J’ai demandé à l’audioprothésiste de me faire un programme Musique avec un spectre large et une amplification correcte. Et puis je suis allée à mon cours de musique. Je me suis retrouvée au milieu de la pièce avec la batterie, la basse, les guitares et le chant, le tout amplifié et j’ai cru que mes tympans allaient exploser. J’ai dû passer à un autre programme où le son était mieux géré pour mes oreilles.

En discutant avec l’audioprothésiste, j’ai compris que pour ma perte auditive particulière, le programme Musique ne fonctionne pas. En particulier parce que l’idée du programme Musique, c’est d’avoir un son aussi peu compressé que possible pour retrouver les sensations de l’audition naturelle. Or, mon hyperacousie fait que j’ai besoin que le son soit compressé, sinon, c’est tout de suite trop fort. J’ai en fait très peu d’amplitude d’audition, entre ma perte auditive et l’hyperacousie.

C’est donc une fonctionnalité qui peut énormément aider d’autres malentendants musiciens, mais pour mon cas particulier, c’est loin d’être miraculeux.

L’application

Application pour ReSound LiNX Quattro
L’application d’accompagnement

Au moment où j’ai fait l’essai, l’application liée aux ReSound LiNX Quattro était beaucoup plus performante que celle que j’avais. Entre temps, mon application a eu plusieurs mises à jour. Elle ressemble maintenant beaucoup à l’image ci-dessus.

Mis à part le petit délai de connexion des appareils au téléphone, j’ai trouvé l’application très intuitive et performante. Le fait de pouvoir privilégier « Filtrer le bruit » ou « Clarifier les voix » permet d’aller très vite. Ces réglages nécessitaient alors plusieurs clics sur mon application.

J’ai étudié un peu ces deux fonctionnalités et ce qu’elles font au niveau des appareils. Ils semble que si je choisis « Filtrer le bruit », alors l’application diminue les graves et les aigus au maximum de son amplitude. Le réducteur de bruit ainsi que le réducteur de bruit de vent sont aussi augmentés au maximum.

Si je choisis « Clarifier les voix », alors les deux réducteurs de bruits sont aussi augmentés au maximum, mais les graves sont à peine diminués, et les aigus sont augmentés presque au maximum. L’augmentation des fréquences aigües permet de gagner en compréhension immédiatement. Cela fait une grande différence de son, et le fait de pouvoir régler cela en un clin d’oeil sur l’application est très pratique.

Le micro déporté

J’ai aussi fait l’essai des appareils ReSound LiNX Quattro avec le micro déporté. Il se trouve que c’est le même que celui que j’ai avec mes appareils actuels. Si vous vous rappelez, j’en ai parlé ici. L’application est le seul moyen que j’aie de connecter mes appareils au micro.

Par contre, je me suis rendu compte que la qualité incroyable du son des ReSound LiNX Quattro faisait que la plupart du temps, je n’avais pas besoin du micro. J’entendais assez bien directement ! Après, je n’ai pas été dans des situations de réunion pendant les trois semaines de l’essai. Je n’ai donc pas pu tester les appareils avec le micro dans ces situations-là.

Le facteur humain

Pour moi, l’immense point positif de cet essai, ça a été la possibilité de travailler avec un autre audioprothésiste que le mien. De pouvoir découvrir comment travaille un autre professionnel au quotidien. C’est une chose à laquelle la plupart des malentendants n’ont pas accès. Si on va voir plusieurs audioprothésistes, c’est uniquement dans la phase de devis et de vente. Or, le côté commercial des audioprothésiste ne nous donne pas forcément d’éléments sur la façon dont ils travailleront avec nous une fois les appareils achetés. Donc là, j’ai eu une occasion unique d’aller jusqu’au bout des réglages d’appareils avec un autre audioprothésiste.

Et c’était très enrichissant ! L’audioprothésiste de l’essai travaille de façon très différente du mien. Il fait tous ses réglages de façon scientifique, à l’aide d’une sonde placée dans l’oreille. Cela permet de prendre en compte la résonance des sons et de corriger certaines déformations qui se produisent dans le canal auditif. Et il règle les appareils au niveau où ils devraient être réglés directement.

J’ai remarqué que les audioprothésistes règlent souvent les appareils en-dessous du niveau où ils devraient être pour vraiment corriger notre perte auditive. Pourquoi ? Parce que notre cerveau est habitué à un certain niveau sonore. Si l’on corrige d’un coup toute notre perte auditive, cela nous casse les oreilles ! Du coup, pour plus de confort, les audioprothésistes sous-règlent les appareils. L’idée, c’est d’aller les voir régulièrement pour augmenter les réglages petit à petit, jusqu’à ce qu’on soit au bon niveau. Sauf qu’on ne le fait pas, en général. On a tendance à s’habituer à un niveau confortable et à ne plus en bouger. Jusqu’au moment où notre cerveau sous-stimulé commence à perdre en compréhension.

Là, cet audioprothésiste va directement au niveau nécessaire pour corriger la perte auditive. Il a fini par diminuer de trois décibels parce que c’était vraiment trop fort pour moi, mais il l’a fait avec réticence. Du coup, le cerveau doit s’habituer vite, et il y a quelques jours de flottement. Par contre, le niveau de correction nécessaire est quasiment atteint, ce qui apporte un immense confort auditif, une fois le cerveau habitué. Ca m’a vraiment montré la différence de façon de travailler.

En conclusion

Mis à part la déception du programme musique pour moi, j’ai trouvé les ReSound LiNX Quattro exceptionnels. Si je devais changer d’appareils maintenant, c’est vers ce modèle que je me tournerais. J’ai trouvé le chargeur très pratique, et la qualité du son, en particulier de la voix dans le bruit, convaincante.

Et je ne ressors pas de cet essai avec un avis tranché par rapport aux audioprothésistes. J’ai découvert que mon audioprothésiste actuel fait ses réglages et son suivi en se basant beaucoup sur l’humain. Sur la façon de vivre de la personne, aussi, et ses besoins. Moins sur le scientifique. Par contre, il ne me contacte pas pour effectuer un suivi. C’est à moi de le contacter à chaque fois, et si je n’y pense pas, eh bien je n’ai pas de suivi.

L’audioprothésiste de l’essai, lui, est très précis et scientifique dans son approche. Il semble qu’il contacte ses clients pour effectuer un suivi régulier des réglages. La première fois que je l’avais rencontré, je l’avais trouvé plutôt froid. En y retournant pour cet essai, j’ai découvert un professionnel qui prend son travail à coeur et en est fier.

Chacun a sa façon de travailler, et c’est à moi de voir ce qui me convient le mieux. Mais c’était une véritable chance de pouvoir travailler de façon aussi étroite avec deux audioprothésistes en même temps.

Test : le bracelet vibrant Unitact

J’ai eu l’opportunité d’avoir le bracelet Unitact en test pendant une dizaine de jours, pour faire l’expérience de ce nouvel outil, et voir si ce bracelet dont tout le monde parle pourrait m’être utile en tant que malentendante.

Bracelet Unitact

J’ai vu que des personnes sourdes l’avaient testé et qu’il leur apporte un vrai confort au quotidien. Je voulais donc voir si, dans ma vie de tous les jours, ce bracelet pourrait aussi changer les choses pour moi.

D’abord, quelques mots sur le concept, et je reprends ici les mots de Thibaud Severini, co-fondateur et président de Novitact :

Notre ambition est de faire du sens du toucher une alternative à l’ouïe et la vue. Nous voulons libérer l’attention visuelle des sourds déjà très sollicitée pour qu’ils se sentent plus libres.

Le concept est intéressant, même si je ne suis personnellement pas plus que ça en recherche d’un sens alternatif à la vue. C’est sûrement pour ça que de nombreux sourds s’y sont retrouvés et ont adopté le bracelet immédiatement.

Je tiens aussi à préciser que j’ai testé une version Beta du bracelet ainsi que de l’application Unitact. Il ne s’agit donc pas de la version finale qui sera commercialisée, et certains des problèmes ou questionnements que j’ai eus seront peut-être résolus dès que l’appareil et l’application seront finalisés.

Voici donc les résultats de mes tests et essais.

Bracelet Unitact : dans la boîte

Dans la boîte du bracelet Unitact

A la réception, le bracelet Unitact est bien calé dans une boîte, et livré avec un chargeur et un câble USB de chargement.

Le bracelet lui-même comporte quatre symboles en relief, qui permettent d’envoyer des messages par le biais de l’application. Un de ces quatre symboles est un cercle qui contient des diodes qui s’allument lors du chargement et lors d’une alarme, par exemple.

Le bracelet Unitact branché

C’est simple, intuitif et la prise en main est très rapide.

Voici donc ce que j’en ai pensé. Gardez en tête qu’il s’agit de mon avis seulement, lié à ma situation auditive individuelle et à ce dont j’ai besoin dans ma vie quotidienne. C’est donc très personnel.

Les points positifs

  • Le bracelet tient bien, pas de risque qu’il tombe ou glisse.
  • On voit que c’est de la bonne qualité, le bracelet inspire confiance à ce niveau là. On n’a pas peur qu’il se casse ou qu’il se raye.
  • Les vibrations sont ressenties de façon très forte. Pas de danger d’en manquer une.
  • L’alarme est assez douce pour être agréable.
  • L’appli est intuitive à utiliser et assez ergonomique, déjà dans sa version d’essai. Cela laisse présager une bonne application à venir.
  • Il y a un bon potentiel d’amélioration et d’ajout de nouvelles fonctionnalités, de liens avec d’autres applications, etc. Le système lui-même est intéressant.
  • C’est assez simple et facile à prendre en main. J’imagine que cela peut être très utile aussi pour les personnes sourdaveugles, en raison des boutons tactiles différents pour envoyer des messages depuis le bracelet.

Les points négatifs

  • L’ergonomie : le bracelet est gros, en plastique, et cela tient chaud. Je trouve cela assez inconfortable à porter toute la journée, et je l’ai testé alors qu’il ne faisait pas trop chaud. Je pense que l’été, ça peut être gênant. De même, je ne me vois pas dormir avec parce que je n’arrive pas à l’oublier.
  • L’esthétique : je pense que quelque chose de noir, peut-être un peu plus fin, passerait mieux (après, c’est personnel).
  • Le fonctionnement : J’ai eu des problèmes de déconnexions intempestives avec mon smartphone. Par contre, ce problème là n’a apparemment pas été rencontré par les autres testeurs, donc ce n’est pas un problème généralisé.
  • Les vibrations : il faut une véritable courbe d’apprentissage avant d’arriver à les différencier.
  • Suite au point précédent : La vibration puissante du message qui arrive a tendance à me surprendre, et j’ai du mal à interpréter le message sans élément visuel supplémentaire (parce que je suis encore en train de me dire : « Aaah ! Ca vibre ! Qu’est-ce que c’est ! » que la vibration est terminée). Du coup, à chaque fois que le bracelet vibre, je me retrouve à vite regarder mon téléphone pour voir quel est le message.
  • Le prix : à presque 200 euros, il est vraiment plus cher qu’une bonne montre connectée !

Les possibilités à développer

  • Ce serait super que le bracelet puisse être mis en lien avec la sonnerie du téléphone, l’interphone, la sonnette de la porte d’entrée, un timer, et tous les autres bruits que l’on peut manquer et qui sont importants.
  • L’interaction avec d’autres applications sur le téléphone serait très utile, en particulier en cas de réception d’appels ou de messages ou autres.
  • Ce serait bien de pouvoir configurer avec quelles applications le bracelet devrait être connecté, un peu comme on configure quelles sont les applications qui peuvent envoyer des notifications à une montre connectée.
  • Je sais que la version finale proposera de choisir quelle vibration est associée à quel message, et c’est une excellente idée. Le fait de pouvoir personnaliser des messages sera utile aussi, pour s’adapter à la vie de chacun.
  • Ce serait bien aussi de pouvoir envoyer des messages au bracelet plus facilement qu’en passant par l’application. Un petit exemple : si je traverse la rue et que la personne qui m’accompagne veut me prévenir d’un danger, il faut qu’elle sorte son téléphone, qu’elle le débloque, qu’elle ouvre l’appli, qu’elle aille sur la page des messages et qu’elle envoie le message « Attention danger ». J’ai donc plusieurs fois le temps de me faire écraser. Quand j’ai posé la question, on m’a dit que le mieux serait que l’autre personne ait elle aussi un bracelet. Et c’est vrai que d’un bracelet à l’autre, c’est super ! Il suffit d’appuyer sur le symbole en relief correspondant au message qu’on veut envoyer, et en 2 secondes, c’est fait ! Mais à 200€ le bracelet, c’est un sacré investissement à faire. Pour les couples de malentendants ou de sourds, ou les groupes d’amis sourds ou malentendants, cela peut se faire et être utile, mais si on est surtout avec des personnes entendantes, je ne me vois pas faire acheter ce bracelet aux autres aussi. Du coup, cela serait peut-être bien de développer une petite télécommande pas trop chère que l’autre personne puisse avoir sur elle avec quelques messages préprogrammés à envoyer sur le bracelet, par exemple.

En conclusion

Mon expérience avec le bracelet Unitact n’a pas été très concluante, et pour moi dans ma vie quotidienne, je ne pense pas en avoir vraiment l’utilité.

Par contre, j’ai vu que de nombreux sourds l’avaient adopté, et je pense que cela permettra d’apporter un meilleur confort et une meilleure qualité de vie à plein de personnes.

En revanche, le test du bracelet Unitact m’a permis de me rendre compte de l’utilité de la vibration pour me prévenir de messages et autres réveils. J’ai donc maintenant une montre connectée qui me permet de me réveiller en douceur (et sans bruit), de m’alerter des appels, SMS, et emails importants, et je suis ravie !

Et si vous souhaitez voir d’autres avis de personnes sourdes qui ont testé le bracelet, vous pourrez en trouver par exemple ici et ici.

Test : Le Conviveo de Tinteo

A la suite du dernier test que j’ai fait, celui du Teo Duo de Tinteo, j’ai reçu leur système de micro déporté, le Conviveo.

Je l’ai gardé plusieurs semaines, grâce à un concours de circonstances qui m’a du coup permis de le tester en long, en large et en travers dans de nombreuses situations de ma vie quotidienne.

Attention : J’ai testé la première version du Conviveo. Une nouvelle version améliorée est en train d’être élaborée, qui devrait sortir en janvier, et cela devrait résoudre les problèmes de micros que j’ai rencontrés.

La prise en main du Conviveo

Tout d’abord, à la réception de l’appareil, un très joli boîtier noir à fermeture éclair, avec tous les accessoires bien rangés à l’intérieur, une petite pochette noire à cordons où l’on peut rassembler tous les câbles et petits accessoires sans risque de les perdre.

On reçoit donc, dans le boîtier à glissière : un émetteur rechargeable, un récepteur rechargeable, des écouteurs (les mêmes que ceux que Teo Duo, il semble) avec plusieurs mousses de rechange, deux chargeurs avec câbles USB (il n’y en a qu’un sur les photos mais le deuxième est identique), un câble jack, un câble RCA et une pochette de rangement à cordon. Le tout est très léger, et se transporte très facilement dans un sac.

Le Conviveo dans son boîtier

Le Conviveo dans son boîtier avec l’émetteur, le récepteur, les écouteurs, les mousses, les deux chargeurs avec câbles USB, le câble RCA et le câble jack.

Le Conviveo sans le boîtier

Le Conviveo avec ses accessoires, sans le boîtier. On voit bien les câbles, les mousses pour les écouteurs et la pochette pour ranger les accessoires.

 

C’est utile d’avoir la notice pour bien comprendre comment fonctionnent l’émetteur et le récepteur. Je ne l’ai pas reçue avec le colis, mais sur demande j’ai très vite reçu un PDF bien conçu qui exposait les principales fonctionnalités du Conviveo, et comment l’utiliser. Une fois qu’on a le manuel d’utilisation, la prise en main est très simple.

L’émetteur

Conviveo émetteur

L’émetteur du Conviveo de face

Conviveo émetteur

L’émetteur du Conviveo à l’arrière, avec la pince pour l’attacher à un vêtement, par exemple

A l’avant de l’émetteur, que l’on reconnaît au symbole circulaire au centre, on voit, comme sur le Teo Duo, deux micros, à droite et à gauche de la face avant. Il y a aussi deux boutons, un pour le mode micro, un pour le mode entrée audio. Le symbole à côté de chaque bouton s’allume quand le mode correspondant est choisi.

A l’arrière, on voit le symbole en bas à droite, qui correspond à l’entrée audio. Le symbole du haut correspond à l’entrée casque, mais cela ne fonctionne pas sur l’émetteur.

Conviveo dessus

Le dessus du Conviveo, avec la molette marche/arrêt sur le côté et une prise casque sur le dessus.

Conviveo dessous

Le dessous du Conviveo avec la prise entrée audio, et la prise USB pour le recharger.

 

Pour allumer ou éteindre l’émetteur (cela vaut pour le récepteur aussi), il suffit d’appuyer un peu longuement sur la molette grise sur le côté.

Le récepteur

Conviveo récepteur

Le récepteur du Conviveo de face

A l’avant du récepteur, on voit là aussi deux micros, à droite et à gauche. On voit aussi le symbole de marche/arrêt, entouré des signes + et -. La raison, c’est que sur le récepteur, la molette qui sert à allumer et à éteindre l’appareil peut aussi être utilisée pour augmenter ou diminuer le volume. La molette sert aussi à régler la balance entre l’oreille droite et l’oreille gauche. En appuyant sur un des boutons de la face avant et sur la molette en même temps, on entre dans le mode réglage de la balance. Il suffit ensuite de pousser la molette vers le haut pour entendre plus fort dans l’oreille droite, et vers le bas pour entendre plus fort dans l’oreille gauche. N’ayant pas besoin de cette fonctionnalité, je ne m’en suis pas servie.

Il y a aussi un bouton correspondant aux micros, dont le symbole s’allume quand il est en fonction, et un bouton correspondant à l’émetteur, dont le symbole s’allume lui aussi quand il est lié à l’émetteur. Il est possible d’avoir les deux modes en fonction en même temps, et d’écouter à la fois le son qui provient de l’émetteur, et celui qui provient des micros, ce qui peut être très pratique suivant les situations.

Malheureusement, contrairement au Teo Duo, il n’y a qu’un mode d’écoute, qui correspond sûrement au mode Calme du Teo Duo. En conséquence, les micros ont tendance à claquer et les bruits annexes deviennent vite très gênant.

L’arrière, le dessus et le dessous du récepteur sont absolument semblables à l’émetteur, sauf que bien sûr, la sortie casque fonctionne parfaitement sur le récepteur, puisque c’est sa fonction.

L’émetteur et le récepteur se rechargent en 1h30 environ. Le récepteur a une autonomie de 4h, tandis que le récepteur tient jusqu’à 7h sur batterie.

Les tests en situations

J’ai donc pu tester le Conviveo dans plusieurs situations différentes, et la plupart du temps, l’appareil m’a beaucoup aidée.

Dans un café avec deux amis

Un de mes premiers tests après réception de l’appareil, c’était dans un salon de thé. J’étais assise à une table ronde, entourée de deux amis. Nous étions assez proches les uns des autres, et j’ai pu facilement donner l’émetteur à l’un des amis, et le récepteur à l’autre. L’expérience a été concluante : dans un environnement calme, j’ai réussi à suivre les conversations bien plus facilement que si j’avais eu seulement mes appareils. Dans cette situation, j’avais branché les écouteurs sur le récepteur, et enlevé mes appareils. Par contre, le son a tendance à être fort, et j’avais dû régler le volume sur le minimum, et éloigner les micros des bouches de mes amis.

Après, dès que la serveuse est venue enlever des tasses sales, préparer des plateaux, entrechoquant vaisselle et couverts à qui mieux mieux, l’expérience est tout de suite devenue moins agréable. Tous ces bruits annexes claquaient beaucoup dans les micros, et rendaient les conversations très difficiles à suivre.

Je n’ai pas eu le réflexe d’enlever les écouteurs, de remettre mes appareils et de mettre le collier à induction magnétique que j’avais toujours depuis le test du Teo Duo. Si je l’avais fait, j’aurais peut-être eu une meilleure qualité d’écoute.

Collier boucle magnétique

Collier à induction magnétique Bellman & Symfon

Je recommande donc l’utilisation du Conviveo avec les deux micros en fonction dans un environnement calme uniquement. Sinon, le brouhaha devient vite assourdissant.

Utilisation en casque TV

Le Conviveo peut, lui aussi, être utilisé comme un casque TV. Il suffit de brancher l’émetteur à une sortie son de la télévision, grâce au câble jack ou RCA, et de mettre le récepteur en mode écoute de l’émetteur. Le son est excellent avec les écouteurs. Par contre, le volume est très élevé dès le départ, ce qui force à diminuer le son de la télévision de telle sorte que les autres spectateurs auront peut-être du mal à suivre.

Le Conviveo est moins adapté que le Teo Duo pour une utilisation en casque TV, parce que l’émetteur doit être rechargé toutes les 4h. Pour cette raison, et parce que l’émetteur et le récepteur ne peuvent pas être en fonctionnement pendant le temps de chargement, il est impossible de regarder deux films un peu longs d’affilée, par exemple. C’est dommage, mais ce n’est pas la fonction première de l’appareil, et on ne peut donc pas être déçu qu’il soit moins performant que le Teo Duo à ce niveau-là. Le son est en tout cas très agréable (je recommande une utilisation des écouteurs sans les mousses, le son est bien meilleur), et comme casque TV d’appoint, c’est vraiment bien.

On peut aussi garder le micro du récepteur en marche, ce qui permet d’entendre si la personne avec qui on regarde la télévision parle. Encore une fois, très pratique tant que l’environnement est calme.

Lors d’une réunion dans une salle équipée de micros

C’était le grand test pour moi. Régulièrement, une fois par trimestre, je participe à des réunions à la mairie de ma ville, où nous abordons de nombreuses questions liées au handicap et à l’accessibilité dans ma commune. Ces réunions ont toujours été très difficiles à suivre pour moi, et il m’est souvent arrivé d’en sortir en ayant compris peut-être 10% de ce qui s’était dit (et encore), et d’avoir envie d’abandonner.

Nous avons fini par trouver une salle équipée de micros et d’une sono de bonne qualité au sein de la mairie, et déjà j’arrivais mieux à suivre dans ces conditions. C’était mieux, donc, mais pas encore parfait.

Arrive le Conviveo, et je rencontre un technicien de la mairie pour comprendre comment nous pourrions le brancher sur la sono, pour que je reçoive le son des micros directement dans les oreilles. Je fais quelques essais, ça a l’air de bien marcher, et me voilà prête pour la première réunion. Je pose l’émetteur sur le dessus de la sono et, armée du récepteur et des écouteurs, j’attends le début de la réunion.

Mais là, pas de son !! Je ne recevais aucun son provenant de l’émetteur. Très déçue, j’enlève mes écouteurs et je remets mes appareils. Mais, en réfléchissant, je ne comprends pas pourquoi cela fonctionnait si bien lorsque j’avais testé les branchements.

Avant la deuxième réunion, je profite de la pause pour vérifier tous les branchements. Je reteste, et je me rends compte que la connexion entre l’émetteur et le récepteur fonctionne, mais seulement si j’éloigne l’émetteur de la sono. J’ai appris ensuite qu’il faut faire attention à ce que l’émetteur ne soit pas à côté d’une masse métallique car cela fait cage de Faraday et les ondes ne passent pas. La sono étant entourée d’un boitier métallique (c’est souvent le cas pour les équipements audio haut de gamme), c’est exactement ce qui se passait !

Et miracle ! Pour la deuxième réunion, tout a bien marché et le son a été d’une qualité exceptionnelle, directement dans mes oreilles.

Petit bonus : pendant la pause, le micro du récepteur m’a permis de comprendre certaines des petites conversations qui se déroulent tandis que les micros de la salle sont éteint. L’environnement étant calme, il y avait peu de bruits annexes, et ma compréhension était vraiment meilleure qu’avec mes appareils seulement.

Deuxième bonus : le fait d’avoir des écouteurs me rendait plus visible, et du coup tout le monde a fait bien attention de parler dans le micro et de bien articuler.

Jusqu’ici, cela a été la meilleure situation pour utiliser le Conviveo.

Lors d’une réunion dans une salle non-équipée

J’ai eu trois fois l’occasion de tester cette situation. La première fois était lors d’une réunion à la mairie, alors que nous étions un petit groupe de neuf personnes, dans une petite salle. Nous étions plutôt proches les uns des autres, regroupés autour d’une table.

J’ai utilisé l’émetteur en mode micro, et le récepteur en mode mixte (réception de l’émetteur et micros). J’ai bien mieux suivi que si j’avais eu seulement mes appareils, mais le volume un peu trop élevé des micros, même au minimum, et le fait que tous les sons de stylos et autres claquent (les appareils étaient posés sur la table) rendaient l’expérience très fatigante, tant que j’utilisais les écouteurs. J’ai donc remis mes appareils, et pour la première fois j’ai essayé le collier magnétique branché sur le récepteur, avec mes appareils en position T. Le volume était alors beaucoup moins élevé, et le son était concentré dans mes oreilles. Je perdais bien sûr en qualité, comme toujours avec la boucle magnétique, mais le fait d’avoir un volume plus agréable compensait, et j’ai pu terminer la réunion de cette façon sans être trop fatiguée, avec une bonne compréhension.

J’ai ensuite utilisé cette même configuration dans des réunions privées, où nous nous retrouvons chez une personne. Là encore, nous sommes une dizaine, et la plupart des gens parlent très doucement lorsqu’ils interviennent, et nous sommes assez loin les uns des autres, un peu comme dans un salon. Grâce au Conviveo, j’ai pu passer d’environ 30% de compréhension de ce qui se passait à 70-80%. C’est énorme ! Par contre, il faut que je sois en bonne forme. Si je suis fatiguée, le son qui a tendance à être trop fort et trop claquant me demande trop de concentration pour une bonne compréhension.

Au cours de Qi Cong

Mon prof de Qi Cong parle très doucement. Par conséquent, jusqu’ici je n’ai pu suivre les cours que grâce à ma capacité d’observation, et au visuel. La plupart du temps, pour les mouvements ou les postures, cela suffit, mais lorsqu’il décrit des respirations ou des visualisations à faire, je suis perdue.

J’ai donc testé le Conviveo dans cet environnement-là.

Pour ne pas être gênée dans mes mouvements, j’ai mis le récepteur dans ma poche, connecté au collier à induction magnétique, et j’ai donné l’émetteur au prof qui l’a attaché à son col à l’aide de la pince. Le résultat n’est pas parfait, mais il y a tout de même une grande différence, et j’ai pu suivre certaines postures sans le regarder, alors que cela m’était impossible avec juste mes appareils.

C’est vraiment un bon outil pour ce genre de situations où il n’y a pas de bruit, et où un prof parle. Je le recommanderais pour les cours de Yoga, ou même pour les cours en amphi ou en classe. (Par contre attention, l’autonomie de l’émetteur est de 4h, pas plus.)

Avec un micro cravate

Après le test avec le Teo Duo, où j’avais trouvé qu’un micro cravate fonctionnait sur la prise entrée audio, j’ai voulu tenter la même chose avec le Conviveo. Malheureusement, le micro cravate que j’ai (Rode SmartLavPlus) semble ne pas avoir un volume assez élevé pour que cela fonctionne vraiment. Il vaut mieux se servir directement des micros de l’émetteur ou du récepteur (ou les deux) suivant la situation et l’environnement dans lequel on se trouve.

Pour conclure

J’ai beaucoup aimé utiliser le Conviveo, et je m’y suis très bien habituée. C’est un outil qui va me manquer, maintenant que ce test est terminé.

Les points positifs

  • Petit, léger, facile à transporter. On peut même avoir juste l’émetteur, le récepteur et les écouteurs dans un petit sac ou une poche, toujours prêts à être utilisés très facilement.
  • Le Conviveo est un appareil qui est vendu à un prix plus que raisonnable (599 €) par rapport aux systèmes de micros déportés que j’ai pu voir, dont la plupart dépassaient largement les 1000 €.
  • C’est un appareil très versatile. On peut l’utiliser dans une grande variété de situations, et je continue à découvrir des situations dans lesquelles il pourrait me venir en aide.
  • La prise en main, une fois qu’on a le manuel d’utilisateur (qui est très facile à lire, avec des photos), est simple.
  • C’est une VRAIE AIDE. Cela améliore vraiment ma capacité à accéder aux conversations, à comprendre ce qui est dit et à suivre ce qui se passe.

Les points à améliorer

  • Les micros claquent vraiment trop. Cela vaudrait le coup que le mode par défaut soit équivalent au mode bruit du Teo Duo, et non au mode calme.
  • L’autonomie de l’émetteur peut être un peu juste, suivant ce que l’on souhaite faire. C’est dommage de ne pas pouvoir continuer à l’utiliser pendant qu’il charge.
  • Le volume est difficile à ajuster. Trop fort par défaut (à mon goût, et ce même au minimum), il peut être augmenté ou diminué par incréments, et non avec une molette continue. En conséquence, il peut se produire qu’un réglage soit trop fort, tandis que celui d’en-dessous est un peu trop faible.
  • La pince à l’arrière de l’émetteur et du récepteur est peu pratique. Elle est difficile à coincer sur un vêtement.

Gardez en tête que le modèle que j’ai testé est une ancienne version qui est en train d’être améliorée. La nouvelle version devrait avoir réglé les problèmes de micros. Les points à améliorer n’enlèvent rien à l’utilité du Conviveo. Bien sûr, il pourrait être encore mieux ! Mais c’est déjà un outil très utile, dans lequel je compte bien investir dès que la nouvelle version sera sortie.

Test : le TEO Duo de Tinteo

Depuis que j’ai commencé ce blog, j’ai eu envie de tester du matériel conçu pour aider les malentendants à mieux entendre ou comprendre dans différentes situations. Et je suis ravie d’avoir eu l’opportunité de devenir testeuse officielle du TEO Duo de Tinteo !

Mais qu’est-ce donc que le TEO Duo ? Eh bien, comme je l’ai découvert, c’est un petit appareil plein de ressources !

C’est avant tout un casque TV sans fil. Jusqu’ici, depuis plusieurs années, j’ai utilisé un casque TV sans fil à infrarouge Siemens. C’est un casque assez satisfaisant au niveau du son, mais extrêmement inconfortable au delà d’une demi-heure d’utilisation. Le casque est lourd, pèse sur les oreilles, et si j’essaie de le mettre au dessus de la tête façon serre-tête, il faut que je le tienne constamment, sinon il glisse et retombe sans arrêt.

Arrive le TEO Duo. Il est au même prix que le casque Siemens que j’ai (quelques euros de moins, même), soit 299 €.

Les accessoires inclus du TEO Duo

Inclus dans la boîte du TEO Duo de Tinteo : L’amplificateur récepteur TEO Duo, l’émetteur à brancher sur la prise USB de la télé ou sur l’adaptateur secteur fourni, un câble audio jack, un câble RCA, un câble USB à micro USB pour recharger l’appareil, l’adaptateur secteur USB, et les écouteurs fournis avec mousses.

Et bonus : J’ai reçu avec un collier magnétique pour brancher sur le TEO Duo et essayer l’appareil avec le son directement dans mes appareils par boucle magnétique.

Collier magnétique

Le collier boucle magnétique Neck Loop de Bellman & Symfon. Il n’est pas inclus avec le TEO Duo, mais il m’a été gracieusement fourni pour mes tests.

J’ai donc testé cet appareil avec ses accessoires dans différentes situations.

Le TEO Duo, un casque TV léger et de bonne qualité sonore

Alors, qu’en est-il du TEO Duo en tant que casque TV, qui est son principal usage après tout ?

Pour commencer, le branchement est assez simple. Il suffit de brancher l’émetteur sur le port USB de la télévision. L’émetteur ressemble à une clé USB avec une prise jack sur le côté. Si votre télévision ne possède pas de port USB, vous pourrez brancher directement la clé sur l’adaptateur secteur fourni, vu que le branchement ne sert qu’à alimenter l’émetteur.

Puis, il faut brancher le câble jack, d’un côté sur la prise jack de l’émetteur, et de l’autre côté sur la prise casque de la télévision. Si vous effectuez le branchement de cette façon, cela coupera le son de la TV. Bonne solution si vous êtes seul(e) à regarder, et que vous ne voulez pas gêner l’entourage (ou les voisins).

Si par contre vous préférez regarder la TV à plusieurs, et donc garder le son actif sur la TV, vous avez deux solutions :

  • Utiliser le câble RCA (rouge et blanc), le connecter au câble jack et connecter les deux embouts dans les emplacements prévus pour cela à l’arrière de votre télévision. Pour moi, cela n’a pas marché, malgré un essai avec deux câbles RCA. Il y a de grandes chances que cela vienne de la télévision, ceci dit, et je n’ai malheureusement pas d’autre appareil avec prises RCA pour tester.

Câble RCA

Le câble RCA connecté au câble jack fourni

  • La deuxième solution, que j’ai choisie, est d’utiliser une multiprise jack sur la prise casque de la télévision, et d’y brancher des enceintes, et la prise de l’émetteur. De cette façon, le son de la télévision est accessible à tous par les enceintes, et à moi par l’émetteur.

Une fois que ces branchements de base sont faits, il suffit d’accrocher le récepteur sur notre ceinture, col ou revers grâce au clip arrière, de brancher des écouteurs dans la prise casque, d’appuyer sur le bouton TV, et c’est parti !

Les résultats du test

J’ai essayé le récepteur avec plusieurs écouteurs : les écouteurs fournis, des écouteurs Creative que j’ai depuis plusieurs années, et mon casque Philips L1.

Casque et écouteurs du test

De gauche à droite : le casque Philips L1, les écouteurs fournis et les écouteurs Creative jaunis par le temps.

Avec les écouteurs fourni, le son est plutôt clair, assez fort, il y a une assez grande plage de volume fournie par le récepteur (c’est-à-dire qu’on peut augmenter ou baisser le volume de façon assez importante pour que cela aide la plupart des personnes avec une perte auditive). Il y a un léger souffle, mais c’est tout à fait acceptable au niveau de la qualité du son fourni. Il ne s’agit pas d’écouteurs haut de gamme, c’est sûr, mais ils sont confortables, légers, et leur son est neutre, avec une bonne précision dans les aigus. En gros, plutôt une bonne surprise.

En comparaison, mes écouteurs Creative sont moins bons. Le son y est trop fort, moins précis, et me donne moins de compréhension.

Après, bien sûr, si j’utilise mon casque Philips, c’est incomparable ! Le son est extrêmement précis et je peux entendre tous les petits bruits qui m’échappent habituellement.

Une très belle surprise ! Cela signifie que le son du récepteur est vraiment bon, et qu’il suffit, si on le souhaite, d’y brancher le casque de son choix pour améliorer la qualité d’un son déjà bon.

J’ai aussi essayé le collier magnétique, afin de voir ce que cela faisait d’avoir le son directement dans mes oreilles.

Pour moi, le résultat est très mitigé. Pour avoir vraiment le son de la télévision dans les oreilles, il faut que je porte le collier magnétique autour de la tête (façon oeuf de Pâques), ce qui est peu confortable. Sinon, j’ai l’impression que le son est trop faible, même en poussant le volume.

Après, il faut savoir que je ne suis pas très fan du son par Bluetooth ou par boucle magnétique directement dans les appareils en général. Je trouve le son souvent étriqué, et peu clair. Là, ça ne loupe pas, et je préfère enlever mes appareils et utiliser un casque ou les écouteurs.

Mais pour les personnes qui utilisent régulièrement la boucle magnétique ou le Bluetooth, cela peut être une excellente solution ! Il faut juste savoir que le collier n’est pas inclus avec le TEO Duo, et qu’il faut l’acheter séparément.

Le TEO Duo, un amplificateur intelligent

La deuxième facette du TEO Duo, et qui lui donne son nom de Duo, c’est qu’il s’agit aussi d’un amplificateur d’écoute.

Comment ça marche ?

Eh bien, il y a deux micros sur le dessus du récepteur, un dans chacun des triangles blancs. Ces micros saisissent les sons environnants et les amplifient.

 

TEO Duo récepteur face

Il suffit de brancher un casque ou des écouteurs dans la prise casque du TEO Duo, et d’appuyer sur le bouton gravé d’une note de musique situé en bas à gauche du récepteur. Il y a là deux voyants : Un en forme de B, et un en forme de C. Il faut appuyer un peu longuement sur le bouton à la note de musique pour passer de l’un à l’autre.

Le voyant B comporte un programme d’écoute à utiliser quand il y a du bruit, et le C est à écouter en milieu calme.

Le programme B diminue ainsi les bruits environnants et propose un meilleur confort d’écoute, tandis que le C est performant s’il n’y a pas de bruit environnant.

Si je porte mes appareils, l’amplificateur ne m’apporte pas grand chose, parce mes appareils font déjà bien leur travail. Mais la fonctionnalité d’amplification n’est pas vraiment faite pour les malentendants appareillés. Elle est conçue pour apporter une meilleure compréhension et un meilleur confort d’écoute aux malentendants qui n’ont pas encore fait le pas de l’appareillage.

Quand on considère que sur les millions de malentendants en France, seulement 20% sont appareillés, le concept d’un appareil qui puisse aider les 80% restant me semble être une très bonne idée. Parce que, certes, le prix d’un appareillage est assez rédhibitoire, mais au-delà du prix, il y a aussi une étape psychologique à franchir pour accepter un appareillage, et cette étape n’est pas des moindre.

Cet amplificateur me paraît particulièrement adapté aux personnes vieillissantes qui peuvent être plus réfractaires à un appareillage classique, et il pourra leur permettre de profiter à nouveau de certaines des conversations qui leur étaient devenues trop difficile à suivre.

La surprise inattendue du TEO Duo

J’ai décidé de tester le TEO Duo dans le maximum de situations où l’appareil pourrait m’aider à mieux comprendre les paroles.

J’ai donc fait le test lors d’un trajet en voiture. J’ai branché le TEO Duo sur les écouteurs fournis, et j’ai tenté d’écouter les conversations à l’aide des micros inclus. puis, j’ai fait le même test avec le collier magnétique, en envoyant le son directement dans mes appareils.

Les résultats du test

Le bruit de fond dans la voiture est assez fort, et les micros captent tout le bruit ambiant. En conséquence, cela n’était pas une très bonne expérience, parce que le son était concentré dans les écouteurs ou dans mes appareils, et le bruit ambiant couvrait encore plus les paroles. C’était donc très fatigant, sans offrir d’amélioration au niveau de la compréhension.

Et puis j’ai eu une idée.

Il se trouve que j’ai acheté un micro-cravate récemment, pour faire de la vidéo. Et je l’avais sur moi, alors j’ai tenté de le brancher à la prise jack en bas du TEO Duo, dont je n’avais pas compris les symboles (voir photo ci-dessous).

L'arrière du TEO Duo

A l’arrière du TEO Duo, un clip pour attacher l’appareil à la ceinture ou au revers d’un vêtement, et les symboles correspondant aux deux prises jack : une prise casque, en haut, et une prise jack en bas, avec un symbole que je n’ai pas compris.

Eh oui ! Bonne intuition, cette autre prise jack est une entrée sur laquelle on peut brancher un micro externe !

J’étais passagère ce jour-là, alors j’ai pu clipper le micro au col du conducteur, et j’ai fait le test avec le collier magnétique. Eh bien je n’ai quasiment pas fait répéter ce qui a été dit pendant les deux heures de trajet !

L’amélioration n’était pas miraculeuse non plus, et cela ne fonctionnera que si la personne avec qui l’on parle est proche physiquement, et ne bouge pas trop, vu qu’il y a des câbles partout, mais j’ai quand même eu un meilleur confort d’audition, et une meilleure précision du son, et ce malgré le bruit ambiant.

Belle découverte, donc !

Dernières considérations

Le TEO Duo se charge facilement à l’aide de l’adaptateur secteur et du câble USB à micro USB fournis. La recharge prend environ 1h, ce n’est pas trop long.

Et l’autonomie est plutôt bonne. Je n’ai pas minuté le temps passé à l’utiliser exactement, mais on peut en tout cas passer une bonne après-midi soirée devant la télévision sans que l’appareil faiblisse. Il me semble que l’autonomie est en tout cas au moins aussi bien, voire mieux que celle de mon casque Siemens.

Dessous du TEO Duo

Prise micro et port micro USB pour la recharge en dessous de l’appareil

Dessus du TEO Duo

Prise casque et molette de volume sur le dessus du TEO Duo

En conclusion, un petit appareil léger, qui peut être utilisé dans de nombreuses situations et proposer une bonne qualité de son et un bon confort d’écoute, eh bien je pense que cela vaut largement le coup.

A recommander aussi pour tous les malentendants qui souhaitent un petit coup de pouce pour regarder la télévision ou participer à des conversations sans encore franchir le cap de l’appareillage.